Quand bien même il y a eu un incident, à savoir que cinq policiers égyptiens ont été abattus par les Israéliens en territoire égyptien et que l'Egypte a fait rapatrier son ambassadeur, les mêmes relations avec Israél continueront car il s'agit d'une décision américaine et non arabe. Les Etats-Unis, comme cela est souvent avancé, restent fidèles uniquement à leurs intérêts. Pas de principes immuables, pas de vision qui butte sur le mur, pas de doctrine achevée. Pour ceux qui disent qu'il n'y a pas de continuité de la politique américaine, pour eux ce sont les présidents qui conçoivent la politique extérieure américaine. Or, nous sommes toujours dans le cadre du GMO. N'est-ce pas que madame la secrétaire d'Etat a révélé que les Etats-Unis ont financé les demandes de démocratisation dans les pays arabes ? Dans quelles mesures le président Obama s'inscrit-il dans la vision d'un GMO, soit une " démocratisation " du Grand Moyen ? Peut-on dire que les Etats-Unis ne se sont engagés avec les pays arabes, notamment l'Egypte, que dans une perspective réelle de démocratisation? Une telle thèse ne trouvera pas tellement preneur. C'est dans la démocratie qu'est assurée la garantie de la continuité des grandes politiques de l'Etat. Plus particulièrement sur le plan de la politique extérieure. Les pays arabes ne sont pas attendus sur leur politique intérieure, mais plutôt sur leurs engagements internationaux. Sous couvert d'une exigence de démocratisation du système de politique intérieure de l'Egypte, et d'autres pays arabes, Obama, cherche en réalité une constance de la politique extérieure autour d'invariants, tels les engagements envers Israël, envers les Etats Uni, envers le processus de paix israélo- palestinien, envers la politique d'endiguement de l'influence iranienne. Certainement qu'il se trouve ou qu'il s'en trouvera de ces analystes qui vont argumenter que le monde arabe et même le Golfe persique, vont désormais entrer dans une ère post américaine qui sera celle de l'incertitude. Ils invoqueront comme essentiel dans le revirement du monde arabe, plus particulièrement les dirigeants arabes, le lâchage des présidents dont la tête est réclamée par les " populations ". Lâchage des présidents tunisien et Egyptien, (Gueddafi également) par les pays occidentaux, et plus particulièrement par les Etats-Unis. En réalité, le président Obama a lâché Moubarak pour deux raisons majeures. La première est liée au peu de convictions américaines que Ben Ali allait chuter, risquant ainsi d'apparaître comme faisant une deuxième erreur, cette fois ci avec l'Egypte. S'ils s'étaient retrouvés en porte à faux avec le peuple tunisien, ils ne veulent pas rééditer le même scénario en soutenant cette fois-ci Moubarak et pas le peuple égyptien. Et pourtant, Moubarak est tombé. Mais rien n'est perdu pour les Israéliens et les Américains car Moubarak lui-même a choisi à qui transférer le pouvoir, à savoir l'armée qui a rassuré qu'il y aura continuité des grandes politiques extérieures.