Voulant trouver de nouveaux marchés pour son gaz, l'Algérie regarde aujourd'hui outre-Atlantique. Et le marché Nord américain est plus que jamais ciblé d'autant plus que " les Etats-Unis, avides d'énergie de plus en plus dépendant du gaz naturel, avec un quart de l'énergie du pays provenant du gaz ". C'est ce qui ressort du dernier rapport d'Oxford Business Group intitulé Algérie: GNL vers les Etats-Unis. Le cabinet de consulting estime que notre pays ambitionne de devenir l'un des principaux fournisseurs des Etats-Unis au cours des prochaines années qu'elle considère comme étant un client potentiel majeur pour écouler son gaz naturel, tout en se référant aux dernières déclarations de M. Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach qui s'est dit confiant quant aux chances de l'Algérie de se tailler une plus grosse part du marché américain, malgré la concurrence d'autres pays fournisseurs, en particulier au Moyen-Orient. En effet, le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures a indiqué que Sonatrach envisageait de tripler ses exportations de gaz à destination des Etats-Unis à l'horizon 2015, pour les faire passer de 4 à 12 milliards de mètres cubes, même si le gaz algérien sur le marché américain ne représente actuellement que 5% de la demande intérieure. Le même responsable n'a, d'ailleurs, pas caché son optimisme en affirmant que Sonatrach a réussi " à percer les marchés européens, y compris le marché britannique, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire sur d'autres marchés ? Notre intérêt n'est plus seulement tourné vers les pays européens ". Aussi, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil n'a pas hésité à affirmer que " l'Algérie ne manquera pas la chance de conquérir une partie du marché américain et l'Algérie contribuera à combler le déficit américain en gaz ". OBG étayera ces propos en mettant en exergue le fait que parallèlement àla croissance de la demande en gaz, avec une consommation estimée à environ 1,7 milliard de mètres cubes par jour, les Etats-Unis doivent faire face à l'épuisement de leurs ressources domestiques, à l'instar du champ pétrolier du golfe du Mexique qui approche sa fin de vie commerciale avec une production journalière en baisse de 1,2 million de mètres cubes depuis 2001. Le cabinet de consulting estimera que cette situation est une véritable aubaine pour l'Algérie qui entend tirer profit de la situation, d'autant plus qu'elle veut faire passer le volume de ses exportations de 62 milliards de mètres cubes en 2006 à 85 milliards de mètres cubes au milieu de la prochaine décennie, dont plus d'un tiers sera dédié au marché américain. OBG estime, par ailleurs, que l'importance du marché américain s'inscrit dans le cadre de la stratégie algérienne visant à tirer profit de ses ressources gazières et à diversifier ses marchés. C'est ainsi qu'il rappelle que Sonatrach a, récemment indiqué que 50% du gaz destiné à la consommation extérieure serait transporté à l'avenir par le biais de gazoducs, principalement à destination de l'Europe qui achète du gaz algérien pour couvrir environ 70% de ses besoins, et 50% par des tankers vers d'autres marchés plus lointains comme les Etats-Unis et l'Asie. Ce qui n'est pas pour déplaire aux Américains qui se réjouissent à l'idée de voir l'Algérie s'engager dans des contrats de long terme. Néanmoins, OBG n'a pas omis d'évoquer les craintes européennes à propos de la création d'une Opep du Gaz. Des craintes véhiculées, selon le cabinet britannique, par la peur de voir les prix du gaz augmenter. Cependant, OBG rappelle le fait que le ministre de l'Energie et des Mines a réaffirmé lors de sa dernière visite au Etats-Unis en mai que l'Algérie ne souhaite ni "contrôler le marché du pétrole et du gaz, ni à fixer les prix ".