SFR est accusé par France Télécom d'abuser des accords d'interconnexion entre opérateurs pour les communications voix sur les lignes fixes. Cela nous change du peering et du transit IP. Un nouvelle procédure oppose France Télécom à SFR pour un litige portant sur du trafic asymétrique voix portant sur des réseaux intermédiaires des deux opérateurs. Le 10 août, l'opérateur historique a déposé une plainte contre son rival (filiale du groupe Vivendi) devant le tribunal de commerce. Motif invoqué par France Telecom : SFR a " occupé abusivement son réseau fixe ". Les débats sont assez techniques. Mais SFR aurait " régulièrement détourné une procédure réservée à la gestion des pics de trafic téléphonique " depuis 2005. L'opérateur à l'origine de l'action en justice réclame " plusieurs dizaines de millions d'euros " en guise de dédommagement pour cette " pratique interdite réglementairement et sanctionnée contractuellement ". En fait, il s'agirait d'un problème de trafic de communication voix asymétrique, tournant en défaveur de France Telecom. L'accord d'interconnexion entre les réseaux des deux opérateurs ne serait pas respecté, en particulier pour acheminer le trafic en cas de débordement. SFR se servirait de ce levier régulièrement pour écouler son trafic aux heures de pointe. Et ce, de manière récurrente. France Télécom déclare s'être " rendu compte que SFR avait pris l'habitude de gérer toutes ses pointes de trafic aux heures chargées en le faisant déborder sur notre réseau, ce qui leur évite d'investir pour améliorer les capacités de leur réseau ". SFR " conteste formellement les allégations de France Télécom sur ce sujet et rappelle que SFR investit 1,5 milliard d'euros par an dans son réseau ". Ce souci de " trafic asymétrique " rappelle le conflit France Télécom, Cogent pour le transit IP. Avec quelques différences notables : la confrontation est plus violente, faute de véritable accord bilatéral entre les protagonistes. Et la juridiction saisie est plus impressionnante : l'opérateur américain de transit IP a saisi l'Autorité de la concurrence en France. De son côté, le groupe de Stéphane Richard accuse Cogent de " propos dénigrants ".