Le cinquième festival du film de Salé (Maroc) se déroulera du 19 au 24 septembre prochain avec pas moins de 12 films africains représentant le Bénin, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la RD Congo, indiquent les organisateurs. Très attendu, ce festival s'ouvrira avec le fameux film, " La source des femmes " du réalisateur roumain établi en France, Radu Mihaileanu. Un film qui était en compétition à Cannes et qui n'a rien glané, mais qui a tout de même permis à la Biyouna nationale qui y joue un rôle important, de monter les marches de la Croisette. Inspiré comme souvent par une histoire vraie, le réalisateur a mit en scène une jeune femme vivant dans un petit village d'Afrique du Nord qui se rebelle contre la corvée d'eau qu'imposent les hommes à la gente féminine. Et propose à ses congénères de faire la grève de l'amour tant que leurs compagnons ne mettront pas la main à la pâte. Certains critiques voient d'ores et déjà dans ce long métrage, une redoutable responsabilité de voir un réalisateur Roumain établi en France, se faire l'écho des révoltes qui secouent le monde arabe. "La source des femmes " dont la sortie internationale est prévue pour le 2 novembre prochain, met en scène des femmes qui malgré tout sont les gardiennes d'un équilibre fragile. Avec ce choix pas si innocent de comédiennes maghrébines ou d'origine maghrébine et d'autres étrangères à la renommée internationale (soit débutantes ou espoir du cinéma français et d'autres nettement confirmées), il est évident que le réalisateur voulait redonner la parole aux femmes, et même plus, un lieu magique d'expression d'une révolte, soit-elle fictive dans un univers aussi populaire que le cinéma. Hiam Abbas aux côtés d'une Biyouna burlesque, c'est du jamais vu sur le grand écran. Organisé par l'Association Bouregreg, le festival s'offre des productions de Slovénie, du Vietnam, des Etats-Unis, d'Australie, d'Egypte, de France, de Suisse, d'Autriche, du Maroc et du Burkina Faso, l'invité spécial. Le jury de cette édition est composé de sept femmes de différents horizons et présidé par l'artiste et écrivaine canadienne Louise Poral. Outre le Grand prix (Cierge d'or), le festival décernera plusieurs autres récompenses, dont les prix du jury, du meilleur scénario et de meilleure interprétation féminine et masculine. Connu comme étant une occasion pour célébrer les créations cinématographiques féminines, le Festival international du film de femmes de Salé se veut un regard croisé de femmes et d'hommes sur des questions relatives aux conditions de la femme à partir d'une approche cinématographique qui privilégie la création et la confrontation artistique. La programmation de cette édition s'articule autour de deux axes: l'inégalité globale des statuts homme/femme et le courage des femmes qui prennent le risque de l'émancipation par la création. Elle comprend également des pôles d'animation qui réunissent plus de 70 films entre longs, courts et documentaires récents. Côté hommage, cette cinquième édition rendra honneur à la comédienne et militante turque Halime, fondatrice du Festival du Film de Femmes d'Ankara, à l'actrice ivoirienne Naky Sy Savané, présidente du Festival Miroirs et Cinémas d'Afrique à Marseille, à la Marocaine Fatima Alaoui Bel Hassan, décoratrice et plasticienne, ainsi qu'à la star égyptienne Hussein Fahmy.