Leïla Bekhti, Hiam Abbas, Hafsia Herzi et bien d'autres sont les héroïnes du film La Source des femmes qui sera présenté au jury le 21 mai. Qui a dit qu'il n'y avait rien d'intéressant pour nous autres Algériens cette année à cette 64e édition du Festival de Cannes? Sélectionné en compétition officielle, le film très attendu est sans conteste La Source des femmes, du réalisateur Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens, Le Concert). L'un des 4 films français en compétition officielle, sera présenté au jury le 21 mai, soit 2 jours avant la clôture du festival. En quoi peut-il nous intéresser? D'abord, par le choix judicieux de ses interprètes féminines et du sujet fort délicat qu'il aborde. Intéressant, car son histoire se passe quelque part entre le Maghreb et le Moyen-Orient et surtout, il regroupe une pléthore de comédiennes des plus célèbres. A commencer par notre Biyouna internationale. Elle l'aura rêvé durant toute sa vie. Le 21 mai ce sera chose faite! Le tapis rouge sera déroulé pour notre grande Biyouna à l'occasion de ce film qui fera, à coup sûr, parler de lui. Dans la bande annonce, on y découvre une Biyouna succulente, fidèle à elle-même, montée sur un âne, le portable à la main, à la recherche de l'hypothétique «réseau». En vain. Une femme perdue entre ciel et terre au milieu de nulle part...De l'humour qui est loin de cacher la trame de ce film chorale. L'histoire de ce passionnant long métrage est bien singulière. Dans un petit village, les femmes sont contraintes d'aller chercher l'eau à la source, et cela depuis des décennies. Elles sont, malgré elles, les gardiennes d'un équilibre fragile. Leïla (incarnée par Leïla Bekhti) est une jeune mariée qui va décider de se rebeller. Lasse de ce rythme infernal et imposé, cette jeune mariée décide de se lever contre l'ordre établi et par là même contre les hommes qui les font plier sous le poids des traditions. Son arme? La grève du sexe. Suivie par les autres femmes, verra-t-elle ses revendications aboutir? Pour forcer ces messieurs, la jeune femme instaure la grève de l'amour. Plus de sexe, tant que les hommes n'auront pas pris la place des femmes dans une société où l'homme s'octroie tous les droits. Ce film qui sortira le 2 novembre prochain sur le grand écran... hexagonal (bien entendu!) regroupe ainsi une brochette d'actrices des plus célèbres à l'image de la sylphide et solaire Hiam Abbas (Satin rouge, Amerrica, les Citronniers, Chaque jour est une fête, etc.). La Source des femmes est d'ores et déjà présenté comme «humain, drôle et féministe. Ce film de Rhadu Mijaileanu pourrait bien remporter un prix, voire plus». La Source des femmes réunit aussi Leïla Bekthi, couronnée du César du meilleur espoir féminin 2011 pour son rôle dans Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hafsia Herzi, récompensée du même prix en 2008 pour son rôle dans La Graine et le mulet de Abdellatif Kechiche. Avec ce choix pas si innocent de comédiennes maghrébines ou d'origine maghrébine et d'autres étrangères à la renommée internationale (soit débutante ou espoir du cinéma français et d'autres nettement confirmées), il ne fait nul doute que ce collectif féminin, qui s'annonce gagnant, fera la force de ce film. Jamais un film n'aura rassemblé autant de têtes d'affiches aussi surprenantes que décalées et ce, dans un même film. Hiam Abbas aux côtés d'une Biyouna déjantée, cela s'apparente presque à de la science-fiction et pourtant le cinéma l'a fait, ou plutôt ce réalisateur et scénariste français d'origine roumaine l'a fait. Nominé dans trois catégories (Palme d'or, Grand prix et Prix du jury), croisons les doigts pour ce film, qu'on espère, distinguera notre talentueuse Biyouna. Cannes, c'est l'univers de la magie et des rêves. Tout est possible donc! Pour faire de l'humour, on serait tenté de dire que le quota de nationalité étrangère dans ce film n'est pas très bien respecté...et c'est tant mieux!