La Bourse de New York accélérait encore sa chute, avant-hier, en deuxième partie de séance, entraînée par les pertes subies par les marchés européens: le Dow Jones perdait 2,89%, le Nasdaq 2,73%. Le Dow Jones Industrial Average abandonnait 325,93 points à 10.969,88 points, après avoir enregistré une baisse de plus de 3%. Le Nasdaq, à dominante technologique, baissait de 69,15 points à 2.459,99 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,86% (-33,91 points) à 1.151,99 points. La place new-yorkaise chutait dans le sillage des bourses européennes, inquiète de la situation sur le Vieux Continent, des rumeurs, démenties par Athènes, prédisant un défaut de paiement de la Grèce pendant le week-end. Cette crise de confiance a été renforcée par la démission de l'économiste en chef de la Banque centrale européenne Jürgen Stark. Les investisseurs affichaient par ailleurs une certaine déception vis-à-vis du plan de 447 milliards de dollars présenté jeudi soir par le président américain Barack Obama pour soutenir le marché de l'emploi et relancer l'économie. Aucune des 30 valeurs entrant dans la composition du Dow Jones n'évoluait dans le vert. L'indice S&P des valeurs bancaires perdait 3,14%, avec notamment Bank of America accusant un recul de 2,78%, à 7 dollars. Les reculs d'avant-hier, "proviennent d'un mélange de petites choses", a remarqué Mace Blicksilver, directeur de Marblehead Asset Management à New York, citant notamment "la déception que rien ne soit sorti des discours du patron de la Réserve fédérale, Ben Bernanke puis de Barack Obama". Texas Instrument grignotait 0,62%, à 25,94 dollars, après la révision à la baisse de ses prévisions sur le troisième trimestre. Le géant de la restauration rapide, McDonald's, chutait: son titre perdait 4,60%, à 84,53 dollars, après des résultats de vente moins bons qu'attendu. Les groupes pharmaceutiques Johnson & Johnson et Bayer reculaient respectivement de 2,235% (63,50 dollars) et de 1,94% (53,00), après avoir annoncé un premier avis favorable des autorités américaines pour un produit anticoagulant contre les attaques cardiaques. Le marché obligataire était en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a atteint son plus bas taux historique, 1,896%, signe que les investisseurs se repliaient sur des actifs ultra sûrs mais peu rentables. L'après midi, le bon à 10 ans reculait à 1,913% contre 1,986%, jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,256% contre 3,310% la veille. Alors que le chômage stagne à des niveaux élevés (9,1%) et que l'économie américaine peine à créer davantage de richesse, Wall Street n'était que peu convaincue par l'"American Jobs Act" (projet de loi pour l'emploi américain) dévoilé par M. Obama. "Des doutes persistent sur la capacité des élus à s'entendre rapidement", a commenté Andrea Kramer, de Schaeffer Investment Research, en allusion au bras de fer de l'administration démocrate avec l'opposition républicaine, majoritaire à la Chambre des représentants et dotée d'une minorité de blocage au Sénat. "Le président peut espérer que le Congrès suive son appel à agir promptement, mais il n'en reste pas moins que son discours constitue le début d'un long processus de révision des nombreux points cibles de critiques", ont noté les analystes de Nomura, alors que Wall Street réclame une action rapide. Quelques heures avant le président américain, c'était le patron de la Fed qui s'était exprimé. Il a indiqué que l'institution est prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise, sans toutefois détailler les modalités d'une éventuelle action. Comme les Bourses européennes qui ont dévissé lourdement, Wall Street pâtissait également de l'annonce du départ du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a relevé Mace Blicksilver. "Ca a eu un effet domino", a-t-il dit. "Egalement, il y a une certaine nervosité alimentée par l'approche des commémorations du 11-Septembre dix ans après, et les nouvelles menaces d'attentat", a-t-il ajouté. Le maire de New York Michael Bloomberg a annoncé jeudi soir un renforcement des forces de police à New York, après l'annonce d'une menace "spécifique et crédible, mais pas confirmée". A deux jours de la commémoration des pires attentats que les Etats-Unis aient jamais connu, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a d'ailleurs ouvert la séance à Wall Street. Les opérateurs présents sur le parquet du New York Stock Exchange (NYSE), situé à une encablure de Ground zero, ont également observé une minute de silence.