L'installation du gouvernement, lundi dernier, aura été finalement beaucoup plus un léger remaniement. En effet, la quasi-totalité du staff d'avant les législatives, y compris le chef du gouvernement M. Abdelaziz Belkhadem, a été reconduit. Certains observateurs avertis estiment que le président de la République a opté pour la continuité afin d'assurer la mise en œuvre du programme de soutien à la croissance économique 2005 - 2009. Et comme à l'accoutumée, d'autres estiment que ce n'est que partie remise, puisqu'ils soutiennent mordicus qu'on pourrait s'attendre à un nouveau remaniement gouvernemental en novembre prochain, juste après les élections locales prévues pour le mois d'octobre. Quoi qu'il en soit, pour l'heure c'est la même équipe qui aura à assurer la mise en œuvre du programme présidentiel, à l'exception de quelques petits changements, dont le départ de 3 ministres, l'arrivée d'un nouveau membre dans le gouvernement et la suppression de 3 départements ministériels. Le changement majeur porte donc sur la nomination de l'ex-ministre des Finances, M. Mourad Medelci, à la tête de la diplomatie algérienne, une nomination qui pourrait être interprétée comme étant une adaptation de la diplomatie à l'environnement actuel dominé par les questions économiques. Celui-ci a d'ailleurs indique, lors de la prise de ses fonctions, hier, que sous la direction du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le département des Affaires étrangères fera "encore davantage de progrès". Relevant la "grande sensibilité" de la mission qui lui a été confiée, le ministre a fait remarquer que son prédécesseur, en sa qualité de diplomate et de personnalité connue mondialement, "a apporté sa touche" au secteur, "inscrivant (ainsi) son nom en lettres d'or dans les palmarès qui font la fierté de l'Algérie". M. Medelci remplace donc M. Mohamed Bedjaoui qui aurait été dans l'impossibilité de continuer à assurer ses missions pour des problèmes de santé. Pour ce qui est des départs, l'on notera l'éviction de Yahia Guidoum et de Mohamed Nadir Hamimid. Elu FLN dans la wilaya de Tizi Ouzou, il semblerait que le départ de M. Hamimid soit surtout motivé par le retard pris dans les différents chantiers chapeautés par son département ministériel, cela au moment même où le secteur de l'habitat constitue l'une des priorités du programme quinquennal, dans la mesure où le logement constitue la préoccupation majeure du citoyen. D'ailleurs, le président de la République n'a pas caché et ce, à plusieurs reprises lors de ses sorties sur le terrain, son insatisfaction quant au rythme avec lesquels avançaient les chantiers et aux schémas et modèles architecturaux adoptés par le département de l'habitat. Hamimid laisse donc place à un technocrate affirmé. M. Nourredine Moussa, ex-ministre du Tourisme, et détenteur d'un diplôme d'ingénieur d'Etat en génie civil de l'Ecole polytechnique d'Alger. Il a aussi occupé plusieurs postes dans le domaine du bâtiment. C'est ainsi qu'il a été directeur de la branche bâtiment et travaux publics à Verital, société mixte de contrôle technique, président-directeur général du Centre national d'ingénierie de la construction et président-directeur général du groupe des Entreprises du bâtiment du Centre. Autre départ, celui de Yahia Guidoum. Une éviction interprétée par de nombreux observateurs par la gestion chaotique du ministère de la Jeunesse et des Sports. D'ailleurs, plusieurs conflits ont ponctué le passage de M. Guidoum à la tête du MJS marqué surtout par la suspension de la Fédération algérienne d'athlétisme et, point culminant, le conflit ayant opposé le MJS et la Fédération internationale de football (FIFA). Désormais, c'est Hachemi Djiar, ancien ministre de la Communication qui sera aux commandes du MJS. Celui-ci a été remplacé par M. Rachid Boukerzaza ancien ministre délégué au ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement chargé de la ville. Ce dernier ministère a, d'ailleurs, été supprimé. D'autres départements ministériels ont été supprimés pour être rattachés à des ministères existants. Le plus important étant celui de l'Industrie rattaché au département de Abdelhamid Temmar. Un changement qui s'inscrit dans la logique des nouvelles orientations économiques et qui devrait laisser les mains libres au ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements pour la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle. L'ancien ministre de l'industrie, M. Mahmoud Khedri, succède, pour sa part, à M. Abdelaziz Ziari, élu président de l'APN, au ministère chargé des Relations avec le Parlement. Le tourisme a été rattaché au ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, ce qui devrait accélérer les chantiers dans ce secteur surtout que cela facilitera la gestion du foncier. Autre changement, l'emploi est désormais affecté au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, chose qui devrait contribuer à l'unification de la gestion des différents dispositifs d'aide à l'Emploi sous la houlette de M. Tayeb Louh. M. Ould Abbès gardera, quant à lui, le prtefeuille de la Solidarité nationale. Un nouveau membre rejoint le gouvernement, Mme Fatiha Mentouri qui reprend le ministère délégué au ministre des Finances, chargé de la Réforme financière. Il serait utile de rappeler que Mme Mentouri a déjà été à la charge de ce portefeuille dans le gouvernement Benflis. M. Karim Djoudi a, quant à lui, été nommé au poste de ministre des Finances. Pour ce qui est de la composante du gouvernement, plusieurs ministres ont été reconduits à l'image de M. Yazid Zerhouni à l'Intérieur et aux Collectivités locales, Chakib Khelil au ministère de l'Énergie et des Mines, et Tayeb Belaïz à la Justice. Le président du MSP est maintenu au poste de ministre d'Etat. C'est le cas aussi de M. Saïd Barkat à l'Agriculture, de M. Amar Ghoul aux Travaux publics, de M. Boudjemaâ Haïchour aux PTIC et de Boubekeur Benbouzid à l'Education nationale.