M. Erdogan, un fervent défenseur de la cause palestinienne devenu une figure populaire dans la rue arabe en raison de ses virulentes attaques verbales contre l'Etat hébreu. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a entamé, avant-hier, au Caire une tournée dans les pays du "Printemps arabe", centre d'une intense activité diplomatique autour de la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU. Il a toutefois affirmé qu'il ne se rendrait pas à Gaza. "Ma visite à Gaza est hors de question" actuellement, a dit M. Erdogan dans des déclarations télévisées à Istanbul. "Mais je veux dire que j'ai hâte d'effectuer une visite à Gaza", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il espérait s'y rendre "dans les plus brefs délais". Le président palestinien Mahmoud Abbas est lui aussi au Caire pour participer à une réunion de la Ligue arabe, puis rencontrer la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, en route pour Israël. M. Erdogan doit ensuite se rendre en Tunisie et en Libye, où comme en Egypte, des soulèvements populaires ont chassé les leaders autocratiques après des décennies de pouvoir. L'objectif est d'établir des liens étroits avec les nouvelles autorités au moment où les relations d'Ankara avec Israël sont au plus bas. "Israël est devenu un enfant gâté" M. Erdogan a renouvelé ses attaques contre Israël dans le journal égyptien "Al-Shourouk": "Israël est devenu un enfant gâté. Non seulement il pratique un terrorisme d'Etat contre les Palestiniens, mais il a commencé à agir de manière irresponsable". "Israël ne veut pas reconnaître ses erreurs ou que le monde autour de lui a changé", a-t-il ajouté, en allusion au refus d'Israël de présenter des excuses pour son raid meurtrier. La reconnaissance d'un Etat palestinien, une obligation La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas une option, c'est une obligation, a déclaré M. Erdogan lors d'un discours, hier, au siège de la Ligue arabe au Caire. Avant la fin de l'année, nous verrons la Palestine dans une situation très différente, a-t-il ajouté. M. Erdogan a également accusé Israël de continuer à prendre des mesures irresponsables qui sapent sa légitimité et affirmé que la politique agressive du gouvernement israélien menace l'avenir du peuple israélien. Le chef du gouvernement turc a également à nouveau dénoncé le fait qu'Israël refuse de présenter des excuses après le raid en 2010 des forces israéliennes contre le ferry turc Mavi Marmara qui tentait de forcer le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Neuf militants turcs avaient été tués. Il est hors de question que la Turquie normalise ses relations avec Israël tant que l'Etat hébreu n'aura pas présenté des excuses, payé des réparations et levé le blocus de Gaza, a-t-il déclaré. La Turquie a décidé début septembre d'expulser l'ambassadeur d'Israël.