Renault s'est montré relativement confiant, avant-hier, pour l'année 2011, l'incertitude actuelle en Europe n'ayant pas d'impact sur ses prises de commandes. Son concurrent PSA Peugeot Citroën a tenu dans la matinée des propos plus pessimistes sur le marché européen, la prudence actuelle des clients, des industriels et des Etats achevant selon lui de compromettre l'idée d'une reprise sur le continent en 2011 ou 2012. "Aujourd'hui, je ne vois pas pour le court terme d'impact fort dans les prises de commandes, on fait un mois de septembre tout à fait correct", a déclaré Jérôme Stoll, directeur commercial du groupe Renault, dans une interview à Reuters, en marge du salon automobile de Francfort. "On est dans cette incertitude, mais pour l'instant, nous n'en avons pas les conséquences dans nos livres", a-t-il ajouté. "Je vois plein de signes et de nuages, mais je ne les vois pas traduits dans les prises de commandes." Jérôme Stoll a, ainsi, confirmé son objectif de ventes mondiales supérieures cette année au record de 2,6 millions d'unités inscrit en 2010, grâce notamment à l'international. Mais l'hypothèse qu'il retient pour le marché français et européen est un peu moins pessimiste, plus proche de -4% contre -4/-6% anticipé jusqu'à présent, et pour l'Europe un marché stable contre zéro à -2% attendu auparavant. "Pour ce qui est de l'année 2011, je suis plutôt confiant", a déclaré de son côté Carlos Tavares, numéro deux du groupe au losange, au cours d'une conférence de presse. "Après, en ce qui concerne 2012, les choses sont plus incertaines puisqu'on est dans une période de très forte volatilité pour laquelle la poussière n'est pas encore retombée, il est donc toujours très difficile de faire un pronostic." Pour le marché mondial, la prévision du groupe est toujours d'une croissance de 3% à 4% cette année. Pour 2012, Jérôme Stoll attend un marché européen au mieux stable, une nouvelle baisse du marché français et une nouvelle hausse du marché mondial. Renouer avec le haut de gamme Carlos Tavares, directeur général délégué aux opérations de Renault, ne revoit ni ses volumes, ni ses résultats financiers à la baisse. Il veut renouer avec le haut de gamme, "car dans le portefeuille d'un généraliste, cela sert aussi le reste de la gamme". Mais attention, pas question de faire comme Volkswagen, qui perd de l'argent avec sa berline Phaeton. "On ne décidera pas d'un programme s'il n'est pas rentable". Dieter Zetsche, président de Daimler AG, n'est pas inquiet non plus. Pour lui, c'est certain, Mercedes vendra 1,6 million de voitures en 2015. Même en cas de doubble-deep, "On aura malheureusement toujours des cycles de plus en plus rapprochés et de plus en plus forts. Mais le potentiel structurel de croissance de notre industrie est bien plus fort qu'il y a dix ans. Nous allons croître, sur le long terme, de 5% par an".