Le Fonds européen de stabilité financière doit être opérationnel ce mois-ci, ont déclaré des ministres des Finances européens, espérant ainsi que la Slovaquie cesse de s'opposer à la mise en œuvre de ce fonds de quelque 440 milliards d'euros. La Slovaquie a refusé de signer l'accord cadre de ce fonds, destiné à aider ponctuellement des pays de la zone euro en difficulté financière, parce que les partis qui ont remporté les élections locales en juin étaient opposés à ce dispositif, bloquant ainsi l'ensemble du processus. "Nous avons été très clairs sur le fait que notre attente vis à vis du gouvernement slovaque est qu'il signe l'accord cadre (sur le Fonds européen de stabilité financière) et reprenne à son compte les engagements pris par le précédent gouvernement slovaque", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Le Premier ministre luxembourgeois a ensuite précisé qu'il rencontrerait son homologue slovaque mardi matin et que cette question serait au menu des discussions. Plus tôt dans la journée, il avait dit "penser vraiment" que la Slovaquie signerait le mécanisme avant la mi-juillet, tout en prévenant qu'une décision serait prise rapidement par le reste des pays utilisant la monnaie unique. A l'heure actuelle, 15 membres ont paraphé l'accord créant le mécanisme décidé le 10 mai et 13 d'entre eux sont actionnaires du Fonds. L'Italie et la Belgique doivent finaliser leurs procédures nationales avant de le devenir. "Nous avons tous invité le nouveau ministre slovaque des Finances à procéder rapidement à la dernière signature, permettant ainsi à l'accord d'entrer en vigueur (...) Avec de tels progrès, la facilité deviendra bientôt opérationnelle", a indiqué Jean-Claude Juncker. Même s'il est peu vraisemblable que le fonds de stabilité soit mobilisé pour voler au secours d'un Etat, il pourrait en revanche se révéler pratique s'il fallait recapitaliser certaines banques à l'issus de la publication des tests de résistance bancaires le 23 juillet. Si les banques en question ne pouvaient se recapitaliser sur les marchés, les Etats pourraient leur venir en aide. Ces derniers pourraient se tourner vers ce fonds de stabilité s'ils avaient eux-mêmes épuisé leurs fonds. Si le fonds n'est pas encore opérationnel, les pays de l'Union européenne peuvent avoir recours à une facilité de prêt de 60 milliards d'euros qui est garantie par le budget communautaire et qui est déjà opérationnelle. Lors de la conférence de presse, le directeur général du Fonds, l'Allemand Klaus Regling a confirmé que le mécanisme était pratiquement prêt à être utilisé. Il a par ailleurs rejeté l'idée de procéder à une première émission, de faible importance, afin de tester les procédures du dispositif et d'obtenir une note de crédit. La Slovaquie est à ce jour le seul pays de la zone euro à ne pas encore avoir parachevé sa participation au fonds de soutien, destiné à venir en aide à des Etats qui, comme la Grèce, seraient confrontés à une grave crise de liquidités. L'ancien gouvernement slovaque de Robert Fico avait accepté ce dispositif sur le principe, tout en se montrant réservé et en laissant au nouveau Parlement national, issu des élections législatives qui se sont tenues le 12 juin, le soin de trancher. Il estimait que cela coûterait cher à son pays de financer sa contribution au mécanisme et que l'argent pourrait être mieux dépensé à d'autres priorités plus nationales. Le nouvel exécutif, dirigé par Iveta Radicova, est tout aussi sceptique. Mme Radicova devait s'entretenir du sujet dans l'après-midi à Bruxelles avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.