Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, affrontera, aujourd'hui, l'épreuve cruciale du Parlement qui votera une motion de confiance ou de défiance au gouvernement qu'il dirige depuis 2008. Au Sénat où il dispose d'une majorité confortable, Berlusconi est assuré d'obtenir l'aval pour pouvoir poursuivre son mandat jusqu'en 2013. Le président du Conseil a sollicité cet égard un vote de confiance, en soumettant une motion de soutien. Hier matin, il a défendu son bilan devant les sénateurs, en faisant ressortir les réalisations accomplies par son équipe, notamment au plan économique, soutenant, à titre d'exemple, que le déficit budgétaire de l'Italie «est le plus bas parmi les pays développés». Il n'a pas, en revanche, épargné son ancien allié, le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, lui reprochant d'avoir créé «une crise politique qui menace la stabilité du pays», et de s'être allié aux «héritiers des communistes», en allusion au Parti démocratique, principale force d'opposition en Italie. Berlusconi a tendu la main aux députés qui ont rejoint Fini, mais aussi aux élus indépendants, leur proposant «un pacte des modérés» au sein du Parlement, pour mener à son terme cette législature. Les analystes politiques estiment que les députés modérés issus du camp de Fini préféreraient ne pas voter contre Berlusconi. Ils ne donnent pas Berlusconi perdant à l'issue de l'épreuve qui l'attend devant la Chambre des députés. Au cours du débat sur les deux motions de censure déposées par l'opposition, la majorité des députés de ce camp ont appelé leurs pairs à en finir avec le gouvernement, sans apporter réellement d'arguments convaincants. C'est que les partis qui comptent au sein de l'opposition ne sont pas bien crédités dans les sondages et, de ce fait, ne seraient pas préparés à des élections anticipées dans l'immédiat. Or, le principal allié de Berlusconi au gouvernement, le président de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a estimé qu'il obtiendrait la confiance du Parlement. «C'est un excellent discours, bien équilibré, l'un des meilleurs qu'il a faits. Je ne sais pas s'il a convaincu les indécis, mais je pense que le gouvernement aura la confiance de la Chambre des députés», a souligné Bossi à propos du plaidoyer de Berlusconi devant le Sénat. Les analystes ont estimé que Berlusconi pourrait obtenir les 314 voix sur 630 qui lui permettent de poursuivre son mandat. Cependant, avec un vote aussi étriqué, le gouvernement n'aurait pas totalement les mains libres pour mener à bien les réformes engagées et surtout enterrer la crise politique qui secoue le pays depuis l'été dernier, et qui préfigure, tôt ou tard, des élections anticipées.