L'agence d'évaluation financière Moody's a annoncé, avant-hier, qu'elle prolongeait la période d'examen de la note souveraine de l'Italie, qu'elle envisage d'abaisser, alors que le pays vient d'adopter un plan d'austérité draconien afin de tenter de rassurer les marchés. L'agence, qui envisage d'abaisser cette note, fixée à Aa2, depuis le 17 juin, s'efforcera de conclure le passage en revue dans le mois à venir, a-t-elle indiqué dans un communiqué, alors que cet examen était censé initialement durer trois mois. Au vu du contexte économique et financier de plus en plus difficile et de l'évolution rapide des événements politiques dans la zone euro, Moody's continue d'évaluer les notes des obligations italiennes, a-t-elle ajouté.Aucune indication n'a été donnée sur la probabilité d'un abaissement de la note, actuellement la troisième meilleure possible, Moody's se contentant de rappeler les raisons qui l'avaient poussée à envisager cette éventualité. L'agence a donc cité les défis pour la croissance économique dus à des faiblesses macroéconomiques structurelles et une hausse probable des taux d'intérêt au fil du temps, les risques pesant sur la mise en oeuvre des plans de rééquilibrage budgétaire nécessaires pour réduire le montant de la dette de l'Italie et la maintenir à des niveaux soutenables et les risques causés par des conditions de financement changeantes pour les Etats européens à haut niveau de dette. La notation de l'Italie - qui est de AA- pour Fitch et de A+ pour Standard and Poor's, les deux autres grandes agences de notation - n'a jamais été abaissée depuis le début de la crise de la dette, contrairement à celles des autres pays fragiles de la zone euro. Standard and Poor's envisage toutefois également de l'abaisser depuis le 20 mai. La décision de Moody's de se donner plus de temps intervient alors que le Parlement italien vient d'entériner mercredi un plan d'austérité draconien de 54,2 milliards d'euros devant permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette colossale (120% du PIB). Ce nouveau plan très impopulaire avait été annoncé en urgence début août, en échange du soutien de la Banque centrale européenne sur le marché obligataire, le premier plan adopté en juillet ayant été jugé insuffisant par les marchés. Ce tour de vis n'a toutefois pas permis à l'Italie de rassurer les investisseurs. Malgré la perspective de l'adoption de ce plan de rigueur, les taux payés par Rome pour financer sa dette se sont encore envolés à des sommets lors d'émissions obligataires lundi et mardi. Les investisseurs doutent en effet de la détermination du gouvernement à mettre en oeuvre ces mesures, alors que la mise au point du plan a donné lieu à d'incessantes tergiversations pour tenter de contenter une majorité divisée et affaiblie, et s'inquiètent des faibles perspectives de croissance du pays.