À la demande de Warren Buffett, le président américain va proposer, aujourd'hui, au Congrès une taxe sur les revenus des contribuables gagnant plus d'un million de dollars par an. Barack Obama a entendu Warren Buffett. Un mois après l'appel du milliardaire américain à augmenter les impôts des plus riches aux Etats-Unis, Barack Obama va proposer, aujourd'hui, lors d'un discours prononcé à la Maison-Blanche, une taxe spéciale sur les revenus des contribuables gagnant plus d'un million de dollars par an (environ 725 000 euros). Le président américain ne devrait pas indiquer le taux d'imposition précis qu'il entend appliquer ou le montant qu'il espère obtenir par cette mesure. Mais selon le New York Times, cet impôt sur les millionnaires ne concerne que 0,3% des contribuables, soit moins de 450.000 des 144 millions de déclarations enregistrées en 2010. Baptisée la "règle Buffett", cette taxe s'inscrit dans le plan de réduction du déficit budgétaire que le président américain doit exposer, aujourd'hui, devant le Congrès. Son objectif est de faire en sorte que les contribuables les plus aisés paient au moins autant d'impôts que les foyers de classe moyenne. Ce qui n'est pas le cas, comme l'a souligné Warren Buffett cet été, du fait de certaines dispositions du Code des impôts. 1 200 milliards de dollars d'économies à trouver Ainsi, les revenus du capital, comme les dividendes ou les intérêts perçus par les gestionnaires de fonds, sont taxés à 15%, alors que les revenus du travail le sont entre 10 à 35%. "Alors que les classes pauvres et les classes moyennes se battent pour nous en Afghanistan, alors que la plupart des Américains luttent pour boucler leurs fins de mois, nous les méga-riches continuons de bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires", écrivait Warren Buffett dans une tribune publiée le mois dernier dans le New York Times. Cette taxe doit permettre à Barack Obama de se rapprocher encore un peu plus de sa base électorale du Parti démocratique qui lui reproche ses "cadeaux" fiscaux envers les populations les plus aisées. Les Républicains, majoritaires à la Chambre des Représentants, ont d'ores et déjà annoncé qu'il ne voterait aucune hausse d'impôts. Alors que les Etats-Unis doivent trouver 1200 milliards de dollars d'économies d'ici la fin de l'année, Barack Obama a prévenu, avant-hier, les Américains qu'il leur faudrait fournir "leur part d'efforts" pour réduire le déficit budgétaire. Et a pressé, une nouvelle fois, le Congrès, et notamment les Républicains, d'adopter son plan pour l'emploi de 447 milliards de dollars. "Plus de jeux ni d'impasses. Plus de division ni de retard" a-t-il déclaré lors de son allocution hebdomadaire radiophonique.