L'intention de la France de raffermir davantage ses relations avec l'Algérie est clairement affichée ces dernières semaines. S'agit-il de l'effet Sarkozy, arrivé à l'Elysée le 6 mai dernier? Tout porte à le croire. En tout cas, Nicolas sarkozy a parlé, au lendemain de son élection, de la nécessité de renforcer la coopération dans le pourtour méditerranéen. L'Algérie semble être ainsi le premier pays avec lequel la France veut concrétiser le partenariat. Paris, qui a proposé du temps de Jacques Chirac un traité d'amitié dont l'aboutissement dépend de la position de la France concernant la repentance pour les crimes de guerre commis en Algérie, a-t-elle trouvé une autre voie ? Pour l'heure c'est un "partenariat ambitieux" que l'ambassadeur de France en Algérie a évoqué. Bernard Bajolet, qui s'est exprimé en marge d'une réunion du "Haut conseil franco-algérien universitaire de recherche" a précisé que cette nouvelle convention ne se limitera pas à un seul domaine. Ce qui est visé et recherché, c'est la diversification de la coopération. "Cette nouvelle convention définit le cadre institutionnel et les domaines de coopération qui englobent non seulement la coopération culturelle, scientifique et technique, mais aussi la coopération économique et financière", a-t-il précisé. La proposition de la France intervient pour booster la coopération, d'autant que la convention signée en 1986 se trouverait insuffisante et le renforcement de la coopération est prévu à moyen terme, soit durant les dix prochaines années. Sur un autre registre, et c'est là peut être un signal de la part de la France en direction de l'Algérie, la décision d'augmenter le nombre de visas d'entrée en France de plus d'un an pour certains ressortissants algériens comme les hommes d'affaires, les universitaires ou les journalistes. Selon Bernard Bajolet, Paris a également décidé d'en réduire les délais de délivrance à moins d'une semaine, au lieu de deux, voire trois. "Nous allons augmenter les visas de circulation pour toutes les personnes qui participent à la relation franco-algérienne, pas seulement pour les hommes d'affaires, mais aussi et notamment pour les universitaires et les journalistes", a déclaré Bernard Bajolet. L'ambassadeur de France a indiqué que 122 000 visas avaient été délivrés en 2006, dont 34 000 visas de circulation.