Située à 190 kilomètres à l'est de la ville de Tindouf, la région de Tafagoumt, dispose d'un décor naturel paradisiaque en mesure de lui permettre de jouer un rôle prépondérant dans le développement local et la création de l'emploi. Il faut dire que Tafagoumt est une zone humide dans l'immensité du désert et ses nombreuses oasis à l'instar de Oum Laachayer, Bsibissa et Dhaya El Khadra, qui attirent de nombreux visiteurs. Une étude réalisée par la direction de la conservation des forêts a indiqué que le lac de Tafagoumt occupe une superficie de 0,36 hectare. Le niveau de ses eaux reste constant à longueur d'année malgré la sécheresse qui sévit dans la région depuis des années. Ces données ont permis aux spécialistes de conclure que le lac est alimenté par une source souterraine qui s'y déverse, lui assurant ainsi un remplissage constant en l'absence d'apport du cours d'eau mitoyen de Oued Azzam qui s'est tari depuis plus d'une dizaine d'années. Les eaux salées de ce lac constituent un vivier pour de nombreuses variétés de poissons, dont certaines inconnues et menacées de disparition, à l'exception du Tilapia qui continue à frayer dans le fond de cette "mer intérieure", a indiqué l'inspecteur de l'environnement, rappelant dans ce contexte la visite en l'an 2000, du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques dans la région. La création d'une Chambre régionale de pisciculture à Tindouf constitue un indice important qui laisse espérer un grand avenir pour les activités piscicoles dans la région. Le responsable de cette structure avait appelé, à l'occasion d'une semaine d'information organisée pour la vulgarisation de la pisciculture, à la promotion de ce secteur dans les régions sahariennes. "L'introduction de l'élevage du poisson dans des régions loin de la mer, menée avec succès dans des pays comme la Hongrie, le Pérou, l'Erythrée ou les Etats Unis, constitue un indice encourageant", avait-il précisé. Les études ont également montré que le lac constitue une zone de séjour et de nidification des oiseaux migrateurs qui y trouvent des conditions de survie dans leur longue migration d'Europe du Nord vers l'Afrique. Le site abrite une faune variée représentée, notamment par le canard colvert, la perdrix, le corbeau, le lièvre, le fennec, le chat sauvage, des espèces de reptiles et des amphibiens, entre autres. 20 familles bédouines vivent actuellement dans cette région, en pratiquant l'élevage caprin et camelin, favorisé par la présence de certaines variétés d'herbes et d'arbres, comme le cyprès, l'acacia ou le tamaris. Tafagoumt nécessite une étude scientifique approfondie en mesure de recenser la richesse de sa faune et sa flore et de présenter des arguments en mesure de permettre sa classification comme réserve protégée. Les responsables locaux des secteurs de la culture et du tourisme attendent la promulgation d'un décret de classification de ce parc naturel comme réserve nationale, après l'avis favorable émis par la commission nationale de classification. Ceci permettra d'inscrire de nombreux projets de tourisme qui valoriseront ce bijou qui constitue un atout pour cette wilaya frontalière.