Une mission de l'ONU séjourne à Brazzaville depuis avant-hier pour s'informer des efforts du Congo dans le traitement de la question des disparitions forcées. "Afin de recueillir des informations de première main, le groupe de travail rencontrera les autorités gouvernementales, les organisations de la société civile, les proches des personnes disparues ainsi que les représentants des agences des Nations unies et autres organisations internationales", indique un communiqué du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ajoutant que ces "experts indépendants visitent le pays à l'invitation du gouvernement". Cette mission devrait présenter un rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en 2012. Selon l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), entre avril et mai 1999, quelque 353 Congolais ont été enlevés et portés disparus au beach de Brazzaville, alors qu'ils rentraient de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), où ils avaient trouvé refuge lors des guerres civiles de 1997, 1998-1999. Ces Congolais regagnaient Brazzaville à l'appel des autorités congolaises, après un accord tripartite de rapatriement volontaire conclu entre le Congo, la RDC et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR). Cette affaire dite des "disparus du beach" a fait l'objet d'un procès en 2005 à Brazzaville, retransmis à la radio et la télévision nationale. Les 15 officiers supérieurs de la police et des Forces Armées Congolaises (FAC) accusés ont tous été acquittés, après un jugement qui a reconnu la disparition de 85 Congolais au lieu de 353. Mais l'Etat congolais a été condamné à verser aux familles des victimes la somme de 10 millions de F CFA (près de 21.000 USD) pour chaque disparu. Ce jugement a été remis en cause par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), rappelle-t-on.