Le problème de pénurie des médicaments n'est pas près de connaître son issue et tout porte à croire que la situation va encore perdurer. C'est le sentiment du président du Syndicat national des pharmaciens d'officines qui a dénoncé une situation pour le moins complexe du marché du médicament en Algérie. Pas moins de " 150 médicaments indispensables aux malades chroniques sont introuvables sur le marché ", a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il s'agit d'un marché " déstabilisé pour diverses raisons, notamment le non- respect des sociétés de production de leurs engagements en matière d'approvisionnement, la rétention dans le domaine de la distribution ainsi que le monopole exercé par certains distributeurs ", a expliqué le président du SNAPO. Pour lui " personne ne peut nier cette situation ", ajoutant que des laboratoires donnent à une ou deux sociétés le droit d'importer leurs médicaments, créant ainsi une tension sur certains médicaments. Le président du SNAPO parle de " lobbis qui se sont constitués avec l'argent de l'Etat qui débourse 1,6 milliard d'euros par an dans l'importation de médicaments ". Il affirme par ailleurs que les distributeurs n'approvisionnent pas les petites officines et préfèrent travailler dans les grandes agglomérations, cela démontre qu'ils n'ont pas un " comportement déontologique ". Le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines préconise de constituer des " groupements de pharmaciens pour assurer une meilleure fluidité du médicament produit localement ". Mais le plus important à ses yeux est de permettre aux producteurs nationaux de distribuer eux-mêmes leurs médicaments. A ce propos il ne comprend pas l'attitude du gouvernement qui a fait marche arrière après avoir promulgué une loi dans ce sens mais vite retirée suite aux " pressions exercées, car des intérêts étaient menacés". Autre grief retenu par le président du SNAPO qui considère anormal de mettre sur le même pied d'égalité les producteurs et les importateurs concernant les marges bénéficiaires. Cette démarche démontre qu'il y a des " contradictions entre le discours et les faits sur l'encouragement du générique ", et demande au passage l'application de " marges incitatives aux producteurs nationaux ". Enfin le président du SNAPO estime que la production nationale est la " solution de demain et qu'actuellement il faut des mesures d'urgence pour trouver une solution aux 150 médicaments non disponibles sur le marché ".