Les travaux de la 14ème Tripartite, consacrés essentiellement au volet social, se sont achevés, hier, par l'annonce d'une augmentation officielle du salaire national minimum garanti (SNMG) de 15 000 à 18 000 DA avec comme date d'effet le 1er janvier 2012 et d'une hausse du montant des pensions des retraites de l'ordre de 40 %. Dans ce sillage, l'UGTA a présenté pourtant une série de demandes, visant à revaloriser le minimum de retraite, à revaloriser la compensation des anciennes pensions retraites, actualiser l'indemnité versée à la femme au foyer et à revaloriser les petites pensions ainsi que les allocations de retraites. Mais cela est resté à l'état de revendications. Et cela est plus vrai lorsque l'on sait que l'article 87 bis n'est pas abrogé par cette Tripartite qui a décidé plutôt de mettre sur pied un groupe de travail mandé pour évaluer les incidences de la sa suppression, en préparant la prise en charge de cette question dans la prochaine révision du code de travail. Ce qui fait que le travailleur touchant 18.000 DA devient un " Snmgar " par la force du maintien de cette disposition de loi ; ce qui implique un tassement des salaires vers le bas. Les incidences financières de cette décision sont moindres car le nombre de travailleurs touchant le SNMG n'est pas important en réalité ; sauf pour les cadres supérieurs classés hors échelle dont le montant du salaire est calculé en fonction du nombre de fois du SNMG. Les partenaires expliquent cette décision par des considérations économiques et des conséquences désastreuses sur la santé des entreprises économiques qui n'auraient pas les moyens de faire face à une hausse des salaires en cas de suppression de l'article 87 bis. " De ce fait la volonté partagée d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs ne doit ignorer les risques que ferait peser sur la collectivité locale, les entreprises et sur l'emploi des travailleurs, toute décision occultant les réalités de l'économie nationale et de la conjoncture économique internationale "lit-on dans le communiqué final de la Tripartite. Quant aux retraités, la situation sociale est encore plus aléatoire, lorsque l'on sait que des pensions de retraites, acquises avant l'année 2000 qui coïncide avec l'embellie financière, ne dépassent pas les 15.000 DA pour un grand nombre de retraités livrés aux aléas de la vie et du travail au noir pour boucler la fin du mois, en dépit de l'âge parfois largement avancé. Cela est justifié par " l'état des finances publiques marquées par une importante résurgence du déficit budgétaire, du fait de la politique salariale de l'Etat, de l'importance des transferts sociaux ainsi du volume des investissements publics ". Tous se facteurs dictent d'éviter, selon le communiqué signé par les trois partenaires, toute mesure de nature à aggraver l'ampleur du déficit budgétaire et excluent de ce fait tout recours à une baisse de l'IRG qui constitue, selon la même source, une source majeure de la fiscalité ordinaire du pays. Toujours à propos de cette question de la protection du pouvoir d'achat des travailleurs, il a été rappelé dans le document final que l'année 2010 a enregistré l'entrée en vigueur de " nouveaux régimes indemnitaires avec effet rétroactif allant jusqu'au 1er janvier 2008 ". Cumulées avec les effets des statuts particuliers, la masse salariale des fonctionnaires est passée de 1126 milliards de DA à 2850 milliards de DA pour l'exercice 2012. Les trois partenaires se sont entendus sur l'intérêt de la reconduction du pacte national économique, en décidant de confier à un groupe de travail la mission de procéder à son évaluation et l'élaboration des recommandations pour son enrichissement.