Augmentation du SNMG, baisse de l'IRG et redéfinition du fameux article 87 bis du code du travail, seront les dossiers que l'UGTA défendra pour espérer désamorcer la tension sociale montante. La tripartite, qui s'ouvrira aujourd'hui, répondra-t-elle aux doléances du monde du travail ? Il faut l'espérer, d'autant que cette rencontre intervient dans un contexte particulier, où la contestation sociale, patente ou qui couve, devrait être prise en compte. Le partenaire social, l'UGTA, semble conscient de cette donne, mais également du caractère social de la tripartite d'aujourd'hui qui, selon lui, se penchera notamment sur l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs et le dossier des retraités. Si l'on en croit ses dirigeants, l'UGTA compte peser sur la balance des négociations et défendre ses dossiers, plus particulièrement les trois propositions qui devraient avoir un effet direct sur la hausse substantielle des salaires des travailleurs. Il s'agit de l'augmentation du salaire minimum national garanti (SNMG) et à ce niveau-là, l'organisation syndicale table sur un SNMG, non pas de 25 000 DA comme le suggéraient les études qu'elle a menées, mais seulement de 20 000 DA. En outre, il sera question de la révision à la baisse de l'impôt sur le revenu global (IRG) et de la redéfinition de l'article 87 bis du code du travail. Il y a quelques jours, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, s'était prononcé pour la promotion et la défense du “pouvoir d'achat des travailleurs”, liant celui-ci à l'augmentation du SNMG, mais aussi à la prospection des “voies et moyens de développer les entreprises économiques pour les aider à créer des emplois”. Par ailleurs, des secrétaires nationaux du syndicat se sont exprimés, pour expliquer que le relèvement du SNMG n'avait aucun sens si l'article 87 bis était maintenu. C'est le cas, entre autres, de M. Djenouhat, qui a qualifié cet article de “goulot d'étranglement”, qui absorbe les indemnités induites par les augmentations salariales. Le même constat a été fait pour l'IRG, jugé “excessif” pour les salariés, alors qu'il représente une entrée d'impôt importante pour le Trésor public, et ce, surtout après les hausses de salaire. Salah Djenouhat a également fait savoir qu'il est anormal qu'un salarié paie plus d'impôts sur le revenu global qu'un commerçant. En récidivant de la sorte – le responsable syndical avait déjà parlé du même problème au début de l'année en cours –, le secrétaire national de l'UGTA n'a fait que dire tout haut ce que les travailleurs pensent tout bas, qui déplorent aussi “l'impunité” vis-à-vis des nouveaux fortunés. Concernant le dossier des retraités, l'UGTA observe que “l'évolution des pensions n'a pas suivi celle des salaires”. Un constat appuyé par la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) qui, faisant écho aux travailleurs retraités, souhaite l'augmentation de la pension allouée, ainsi que la révision du mode d'application de l'impôt sur le revenu global (IRG). Aujourd'hui, l'UGTA propose de revenir au “droit acquis de la loi 83-12 fixant la rémunération des pensions de retraite à 100% du SNMG”, en soutenant l'idée d'augmentation “conséquente” des pensions et allocations de retraite. Elle demande, en outre, la revalorisation du “système de compensation des anciennes pensions de retraite”, le relèvement des “petites pensions” et le relèvement minimum de l'allocation de retraite, ainsi que le rétablissement du “mécanisme de bonification” des pensions. L'autre dossier à défendre est celui de “la valorisation et la promotion de la production nationale”. Dans ce cadre, il est demandé “le réaménagement” du taux actuel de la TVA pour les produits fabriqués par l'entreprise nationale et l'instauration d'une “TVA plus lourde” sur les importations des produits manufacturés ou destinés à la revente. Dans un souci d'allègement de la trésorerie, l'UGTA propose, par ailleurs, l'aménagement des conditions de paiement de l'importation de matières premières et intrants destinés à la production nationale, de même que l'ouverture de “marchés de gros” des fruits et légumes.