Les représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce (UE-BCE-FMI) devaient s'entretenir, hier, avec le ministre des Transports sur les réformes de déréglementation des transports, surtout celle des taxis, a-t-on appris auprès du ministère. Prévu initialement dans la matinée, le rendez-vous avec le ministre Yannis Ragoussis a été repoussé en fin d'après-midi en raison d'une manifestation d'une trentaine d'employés qui bloquaient l'entrée du ministère, a-t-on appris de source policière. Hier matin, au lendemain du retour de la troïka dans le pays pour avaliser les mesures de rigueur annoncées par le gouvernement qui espère sécuriser le versement de la sixième tranche du prêt accordé au pays en 2010, certains ministères, dont celui des Finances et de l'Environnement, restaient encore bloqués par des fonctionnaires qui protestent contre l'austérité imposée. Les discussions de la troïka avec M. Ragoussis vont porter surtout sur le projet de loi qui doit être prochainement débattu au parlement concernant l'ouverture du secteur des taxis à la concurrence. La mesure provoque l'ire des propriétaires de taxis, pour la plupart de petits patrons qui refusent l'arrivée sur le marché de grandes sociétés. Cette mesure de libéralisation a été explicitement demandée par la troïka dans le cadre des réformes structurelles de l'économie grecque. Le bras-de-fer entre les taxis et le gouvernement se poursuit depuis l'été. Plusieurs grèves ont été observées à travers le pays par les syndicats de taxis. La dernière a eu lieu dans le cadre d'une grève des transports en commun d'Athènes, qui a complètement paralysé la capitale. De leur côté, les employés des sociétés des bus, de trolleys et de tramways ont participé à cette grève pour protester contre la mise en chômage technique de plusieurs milliers de salariés de sociétés publiques prévue par le gouvernement dans le cadre des mesures budgétaires d'austérité. Les auditeurs de la troïka avaient quitté Athènes le 2 septembre après avoir constaté un nouveau dérapage dans les comptes publics grecs, pour laisser le temps au gouvernement de prendre des mesures additionnelles destinées à respecter les objectifs de réduction du déficit public. La troïka, composée de Matthias Mors représentant l'Union européenne, Klaus Masuch de la Banque centrale européenne (BCE) et un représentant du Fonds monétaire international (FMI), s'est, également, entretenu, hier après-midi, avec le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos. Autre sujet épineux qui doit être discuté, l'application des mesures de chômage technique dans le secteur public élargi, portant sur 30.000 employés d'ici fin décembre. Ce sujet, qui devait initialement figurer au conseil des ministres, avant-hier, se trouve à l'agenda d'un conseil des ministres extraordinaire convoqué par le Premier ministre Georges Papandréou demain, à la veille d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg.