Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, s'est engagé, avant-hier, à tenir sans dévier les engagements de rigueur pris par le pays auprès de ses créanciers, pour ne pas mettre le pays en danger, lors de son discours de rentrée à Salonique. Au point où se trouve actuellement la zone euro, chaque retard, chaque hésitation, toute autre option que celle d'un respect fidèle de nos engagements est dangereux pour le pays et les citoyens, a-t-il dit devant les partenaires sociaux à Salonique, où des manifestations anti-austérité réunissaient quelque 20.000 personnes, avant-hier soir. Des échauffourées ont éclaté en début de soirée dès le commencement des diverses manifestations, alors que le pays, une nouvelle fois au bord de la faillite, est acculé à durcir la rigueur et accélérer les privatisations pour conjurer la menace d'un lâchage par la zone euro et le FMI. Les forces anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser quelque 3.000 propriétaires de taxi qui refusent la libéralisation de leur profession, l'une des multiples réformes lancées par le gouvernement à l'appel de la troïka des créanciers du pays. Nous ne devons rien, ne payons rien, ne vendons rien, n'avons pas peur, proclamait la banderole centrale des manifestants auxquels se sont joints des étudiants opposés à la récente réforme des universités, ainsi qu'un rassemblement de supporteurs d'un club de football local Héraklis protestant contre son exclusion de première division. Signe de la tension, le Premier ministre n'a pas inauguré comme il le fait d'ordinaire la foire internationale de Salonique, rompant avec une longue tradition. L'Allemagne se préparerait à une faillite de la Grèce Ce scénario serait l'un des deux envisagés par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, selon le Spiegel. La chancelière allemande appelle le peuple allemand à "la patience avec la Grèce". La semaine s'annonce cruciale pour la Grèce et la zone euro. Mercredi, une réunion d'urgence du Fonds monétaire international doit se réunir sur la Grèce, date à laquelle la "troïka" - délégations du FMI, de la Banque centrale européenne (BCE) et de l'Union européenne (UE) - devrait faire son retour à Athènes pour surveiller les comptes du pays. Vendredi et samedi prochains, les ministres des Finances de la zone euro puis de l'UE se réuniront en Pologne pour boucler le plan d'aide à la Grèce de 158 milliards d'euros promis au pays le 21 juillet dernier. Le temps presse car les marchés financiers européens ne cessent de s'affoler alors que la tension au sommet de l'Europe est montée d'un cran après la démission de l'ancien chef économiste de la BCE mais surtout parce que la situation économique de la Grèce ne cesse de s'aggraver. Athènes a encore du démentir en fin de semaine des rumeurs de défaut de paiement. Mais selon les informations de l'hebdomadaire allemand Spiegel, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, aurait déjà mis au point deux scénarios sur l'avenir de la Grèce. Dans le premier cas, le pays reste dans la zone euro, dans le second le pays sort de l'euro et revient à son ancienne monnaie, la drachme. Ce serait alors la faillite du pays. L'hebdomadaire allemand ne précise toutefois pas quel pourcentage est attribué à ce deuxième scénario. Dans le cas effectif d'une faillite de la Grèce, les banques allemandes ou françaises seront durement touchées. Elles n'auront plus les moyens de prêter de l'argent à l'Italie ou à l'Espagne, qui devront être aidées d'une autre façon, par exemple, grâce à des lignes de crédit accordées par le fonds de stabilité. Dès lors, le Fonds européen de stabilité jouera un rôle central, selon les financiers allemands. C'est pour cela que Wolfgang Schäuble souhaite qu'il soit mis en place le plus rapidement possible, selon les critères déterminés en juillet dernier.