La compagnie d'électricité espagnole Iberdrola a reçu l'avale de la Commission nationale de l'énergie (CNE, organisme régulateur du secteur en Espagne), pour augmenter sa participation dans le capital de la société Medgaz. En effet, la CNE a autorisé jeudi la compagnie à augmenter sa participation dans la société Medgaz de 12 à 20%. Ainsi, La nouvelle structure d'actionnariale de la société Medgaz, déterminée à partir d'accords relatifs à l'approvisionnement en gaz naturel conclus entre Sonatrach et ses différents partenaires, consacre Sonatrach comme actionnaire majoritaire avec 36 % du capital, suivie de Cepsa et Iberdrola (20 % chacune) et d'Endesa et Gaz de France (12% chacune). Pour rappel Sonatrach est devenue l'actionnaire majoritaire avec 36% (au lieu des 20% initiaux) après le retrait de Total et de BP qui a provoqué une modification de la configuration de la société. Avant la sortie des deux groupes, le consortium était composé de Sonatrach (20% du capital), des groupes espagnols Cepsa (20%), Endesa (12%) et Iberbola (12%), des français GDF (12%) et Total (12%) et du britannique BP (12%). La Commission nationale espagnole de l'énergie n'a pas opposé de refus à cette nouvelle situation mais a tout de même imposé certaines conditions à la compagnie nationale. Le gouvernement espagnol avait donné, le 25 mai dernier, son autorisation à la société nationale des hydrocarbures Sonatrach pour exercer les "droits de vote correspondant à sa participation additionnelle de 16 %" dans le capital de Medgaz, tout en spécifiant les conditions auxquelles est soumise cette autorisation. Des conditions jugées "contraignantes" par M. Khelil qui a cité, entre autres, l'obligation faite à Sonatrach d'augmenter les capacités du gazoduc sans prendre en considération ses capacités de l'alimenter. Il a également été demandé à Sonatrach de ne pas baisser sa capacité d'évacuation à travers le gazoduc en dessous de 80 %. Par ailleurs, alors que les observateurs s'attendaient à voir une prise de participation dans la société par Gas Natural à hauteur de 10%, c'est Iberdrola qui est autorisée à augmenter sa participation. Il convient de rappeler que la prise de participation de Gas Natural, voulue par le gouvernement espagnole, a été bien accueillie par Sonatrach qui se dit disposée à vendre 10% de son volume de gaz, soit 0,8 milliard de mètres cubes/an, à Gas Natural, volume requis par les statuts de la société Medgaz pour permettre à Gas Natural de détenir 10% des actions de la société. Il faut dire que depuis les choses n'ont pas vraiment évolué dans le sens souhaité. Cela notamment après que l'espagnol Endesa eut changé de propriétaire et est désormais sous la houlette de l'italien Enel, déjà client de Sonatrach. D'un coût total de 900 millions d'euros, le gazoduc Medgaz, qui reliera directement l'Algérie à l'Espagne, doit entrer en service en 2009. Le président de la société Medgaz, M. Pedro Miro, avait affirmé dernièrement que les travaux de réalisation du gazoduc seront achevés dans les délais fixés. Il avait relevé, dans ce contexte, que l'exécution des contrats relatifs à la fabrication des tuyaux devant être posés sous la mer et à certains composants des compresseurs est à un stade "très avancé".