Jusqu'à l'été 2012, Amel Brahim Djelloul, la soprano qui fait fureur en Outre-mer et qui est quasi-inconnue en Algérie, sera en haut de l'affiche dans pas mal d'espaces réputés du monde lyrique. En septembre, elle n'a pas arrêté d'arpenter les Opéras parisiens et le Palais Garnier, en octobre, elle sera parmi les vedettes du Festival Pézenas Enchantée, en décembre, elle sera à Nantes, puis Angers, ainsi et jusqu'en juillet 2012, où elle se produira pendant près de 10 jours, à l'Opéra de la Bastille à Paris. En avril, Amel Brahim Djelloul interprétait le rôle de Pamina et Isabelle Philippe celui de la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart à l'Opéra-théâtre d'Avignon. A cette occasion, l'orchestre lyrique de Région Avignon Provence était dirigé par Laurence Equilbey, l'une des rares femmes chef d'orchestre en France. Agenda trop plein pour la chanteuse qui a du pain sur la planche et qui n'est pas tout à fait comme sa senior, Beihdja Rahal qui fait dans la conservation du patrimoine musical andalou. C'est ainsi que la soprano sera visible en octobre sur la scène du Palais Garnier à Paris, en compagnie d'une dizaine de voix francophones. Celles-ci seront réunies autour de la soprano française d'origine albanaise Inva Mula dans le rôle-titre, Amel Brahim Djelloul est Clémence dans Mireille de Charles Gounod (1864). Cet opéra jamais monté ici, avec l'orchestre et le chœur de l'Opéra de Paris dirigé par Marc Minkowski, est mis en scène par Nicolas Joel qui signe là, le lancement de sa première saison en qualité de nouveau maître des lieux. La première représentation a été retransmise par France 3. Au palais Garnier toujours, elle y était le 24, 26, 28 février, et le 2 mars 2010 avant de faire cap sur le théâtre des Champs-Elysées. Un second enregistrement, intitulé Amel chante la méditerranée - Souvenirs d'Al-Andalus, est sorti chez Ame Son. Celui-ci proposait un voyage du Maghreb au Levant dans les styles issus de l'âge d'or de la musique d'Andalousie, après que les juifs et les arabo-musulmans en aient été chassés à partir du XIIè siècle. Amel Brahim Djelloul est accompagnée par les musiciens de l'ensemble Amedyez, sous la direction du violoniste et musicologue Rachid Brahim Djelloul qui a également adapté certaines pièces. Durant la dernière saison, Amel Brahim Djelloul figurait notamment dans deux nouvelles productions du Théâtre du Capitole à Toulouse. Après Antigone dans l'Œdipe de George Enesco, la soprano fut Susanna et Barbarina, en alternance, dans une nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart. Elle n'a fait ses tout débuts scéniques qu'en 2002, et elle est déjà nominée aux Victoires de la musique classique en France dans la catégorie, " Révélation artistique lyrique ". Toute jeune, Amel Brahim Djelloul faisait ses apprentissages artistiques chez elle, à Alger, en 1995, avant de poursuivre sa formation au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. C'est avec la très populaire, Flûte enchantée de Mozart que l'artiste débute ses spectacles dans le rôle de Pamina. Elle se produira, par la suite, sur plusieurs scènes et endossera plusieurs rôles, notamment dans Didon et Enée ainsi que dans une production de Fairy Queen (Purcell) et reprend le rôle de Pamina avec l'orchestre national d'Ile-de-France. Une voix qui vaut son pesant de diamant A l'heure actuelle, sa voix vaut son pesant de diamant. La preuve c'est qu'elle est même nominée aux côtés du ténor Sébastien Droy et du baryton Jean-Luc Ballestra. La soprano Amel Brahim Djelloul, était soumise déjà au vote du public. Le verdict a été donné le 28 février 2010 et c'était parfait ! Juste après cette consécration, l'artiste entreprenait, début mars, un périple artistique qui la conduisit dans trois villes à savoir Oran, Annaba, et Alger, où elle donnait des récitals sur invitation des Centres culturels français en Algérie. Ces récitals, elle les partagerait avec le baryton Malcolm Walker, et tous deux seront accompagnés au piano par Catherine Daiprés. Jeune soprano à la voix riche et ensoleillée, Amel Brahim Djelloul illumine ses rôles d'une formidable musicalité, d'une grande théâtralité et d'une remarquable diction. Qualités qui lui ont permis de signer son premier produit intitulé, 1001 Nuits. Un titre inédit qui rassemble des poèmes d'inspiration orientale très rarement interprétés et enregistrés. C'est Anne Le Bozec initiatrice du programme des 1001 Nuits qui y a regroupé 4 cycles de mélodies écrites sur des poèmes d'inspiration orientale par des compositeurs européens de la première moitié du xxe siècle. Déjà très rarement interprété et enregistré, le cycle des Santoliquido est inédit en France. Fière de ses origines, soucieuse de les défendre, peut-on lire sur le site web qui lui est consacré, elle a souhaité élaborer le programme de son premier disque édité par Ame Son sur le thème des 1001 Nuits, qui lui est cher. La soprano y est accompagnée au piano par Anne Le Bozec qui est considérée comme l'une des plus grandes accompagnatrices actuelles. 2006 avait débuté pour Amel avec la reprise du Couronnement de Poppée au Staatsoper Unter den Linden de Berlin en février puis au théâtre de la Monnaie de Bruxelles en mars. Ovationnée pour son Valetto rappeur, insolent et provocateur dans cette pièce de Monteverdi, donnée en octobre 2004 au théâtre des Champs Elysées à Paris, puis à Londres, Amel Brahim Djelloul y interprétait, également, le personnage de l'Amour. Un rôle qu'elle a retrouvé dans une nouvelle production de cet opéra de Monteverdi au Grand théâtre de Genève en septembre. Durant la saison, en plus de ses apparitions lors de récitals, à l'Opéra de Lille en avril et au festival de Saint Denis en juin, elle sera tour à tour Susanna dans deux productions des Nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) de Mozart à l'Opéra d'Angers-Nantes (nov.-déc. 2006) et à l'Opéra de Lausanne (avril 2007), Despina dans Cos fan tutte de Mozart à l'Opéra de Nice (jan. 2007) et Yniold dans une nouvelle production de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, au théâtre des Champs Elysées (juin 2007). Née en 1975 à Alger, Premier prix de chant au conservatoire (CNSM) de Paris, la soprano a commencé par le violon avant de se tourner vers le chant. Le public d'Alger a eu l'occasion de la découvrir en mai 2001, à la faveur d'un hommage à Francisco Salvador-Daniel (1830-1871) qui a très tôt observé les analogies entre la musique andalouse et le chant grégorien. Bon vent à l'artiste!