L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé, hier, ses prévisions de demande mondiale de brut en 2011 et 2012, pour le troisième mois consécutif, sur fond de perspectives plus sombres pour l'économie, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Le cartel évalue désormais à 87,81 millions de barils par jour (mb/j) la demande de brut pour 2011, alors qu'il l'estimait à 87,99 mb/j il y a un mois. Par rapport à 2010, cela représente encore une hausse de 0,88 mb/j, a-t-il indiqué dans son rapport mensuel. Pour 2012, il mise sur une demande de 89,01 mb/j, contre 89,26 mb/j annoncés en septembre. "Les incertitudes de l'économie mondiale ont assombri le tableau", à la fois pour cette année et l'an prochain, "en particulier dans les pays de l'OCDE" (Organisation de coopération et de développement économiques), a souligné l'Opep. Le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, le taux de chômage élevé et le moral plutôt morose des consommateurs ont pesé sur la demande de brut en provenance des Etats-Unis, a expliqué l'Opep. "Les problèmes de la dette dans la zone euro ont provoqué pour les économies européennes une perte de leur croissance estimée cette année", a-t-il poursuivi. Les difficultés des pays de l'OCDE ont également affecté les deux grandes économies émergentes, la Chine et l'Inde. Pour 2012, la demande en pétrole devrait être portée par les Etats-Unis, tandis qu'elle devrait stagner en Europe, à la fois en raison d'une économie qui s'essouffle mais aussi d'autres facteurs comme l'imposition. "Les taxes de l'UE sont les plus élevées, représentant plus de 60% du prix de vente", selon le rapport. La demande en provenance de Chine ne devrait pas être aussi "solide que d'ordinaire" en raison d'un projet du gouvernement visant à réduire l'utilisation du carburant dans le domaine des transports, a indiqué l'Opep. Et en Inde, la hausse des prix de détail devrait peser sur la consommation de pétrole.