La croissance de la demande mondiale en pétrole va progresser moins vite qu'attendu en 2011. Certains analystes de l'or noir prévoient même une chute des barils de pétrole pour ce troisième trimestre de l'année en cours. Mais la croissance de la demande s'accélèrera l'année prochaine, a prédit mercredi l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). La consommation mondiale d'or noir va grimper de 1,39 million de barils par jour (bpj) en 2012, soit une hausse de 1,6%, a annoncé l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), soit 250.000 de bpj de moins que lors de sa précédente estimation, il y a un mois. Ces chiffres sont conformes au consensus des analystes. La prévision de croissance pour 2011 reste elle, inchangée à 1,37 millions de bpj supplémentaires. Le coût du brut pour les raffineurs devrait atteindre 103 dollars par baril en 2012, a dit l'EIA, contre une précédente estimation à 107 dollars. L'agence a mis en garde contre une possible hausse rapide des prix du brut en raison de troubles potentiels dans certaines régions productrices et d'une consommation qui pourrait être plus forte qu'attendu dans les pays en développement. " Malgré tout, les risques baissiers sont susceptibles de prendre le dessus ", souligne-t-elle, sur fond de craintes persistantes sur la vitalité de la reprise mondiale et d'une contagion de la crise de la dette européenne. La production des pays hors Opep devrait grimper de 770.000 bpj en 2012 pour atteindre une moyenne de 53,1 millions de bpj. En août, l'EIA tablait sur une production de 53,1 millions de bpj. Selon elle, la production devrait augmenter en Colombie, au Kazakhstan et aux Etats-Unis. Au sein de l'Opep, la production devrait encore être pénalisée par la situation en Libye, mais le rétablissement progressif de ses livraisons devrait permettre aux pays du cartel de doper leur production de 510.000 bpj à 36,23 millions de bpj en 2012. Ces chiffres sont supérieurs aux prédictions de l'Agence internationale de l'Energie, basée à Paris, qui table sur une croissance de seulement 1,25 million de bpj. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit quant à elle, une augmentation de la demande limitée à 880.000 bpj en 2011 et une hausse de 1,19 million de bpj l'année prochaine. L'EIA souligne que si l'offre en pétrole reste sujette à un certain nombre d'incertitudes, qu'elle attribue à l'instabilité au Proche-Orient, la demande va continuer d'être pénalisée par les cahots de l'économie. "Les risques baissiers dominent alors que les craintes continuent de peser sur le rythme de la reprise mondiale, que la crise de la dette se poursuit dans l'Union européenne et que les autres gouvernements doivent toujours affronter le défi des déficits ", explique l'EIA dans son rapport.