Les Bourses européennes évoluaient en baisse, hier, encore déprimées par les propos de l'Allemagne, qui ont douché les espoirs d'une résolution rapide de la crise, alors que Moody's n'exclut pas un changement de perspective pour la notation de dette de la France. A l'ouverture, la Bourse de Paris affichait un recul de 1,34%, la Bourse de Londres -1,01% et la Bourse de Francfort cédait 1,32%. Cette tendance négative n'a pas épargné les marchés asiatiques. La Bourse de Tokyo a fini la séance sur un recul de 1,55%, alors que les Bourses de Shanghai et Hong Kong étaient également orientées à la baisse. Même tonalité outre-Atlantique, où la Bourse de New York a terminé en fort repli, avant-hier soir. Paris: le CAC creuse ses pertes (-2,21%) après l'avertissement de Moody's La Bourse de Paris creusait ses pertes au lendemain de l'avertissement lancé par Moody's Investors Service sur la note souveraine de la France, une annonce qui pourrait remettre en cause les conditions d'emprunt de Paris sur les marchés. Peu après l'ouverture, le CAC 40 reculait de 2,21% à 3096,73 points, sous l'effet notamment d'une forte baisse des valeurs bancaires. Le secteur bancaire pesait fortement sur la tendance, pénalisé par l'avertissement lancé par Moody's sur la France. BNP Paribas lâchait 6,36% à 29,10 euros, Société Générale 5,85% à 19,09 euros, et Crédit Agricole 3,76% à 4,88 euros. Hors CAC 40, Dexia chutait de 11,76% à 0,51 euro. La banque franco-belge, en cours de démantèlement, pèse désormais moins d'un milliard de capitalisation boursière (982,28 millions d'euros). LVMH cédait 1,59% à 11,80 euros malgré un bon chiffre d'affaires au troisième trimestre (+17,6% à 6,01 milliards d'euros) lui permettant d'afficher sa confiance pour le reste de l'année. Les investisseurs s'inquiètent du ralentissement économique en Chine (+9,1% de croissance au troisième trimestre), l'un des grands débouchés du numéro un mondial du luxe. A contre-courant de la tendance, Danone s'adjugeait 1,55% à 46,10 euros après avoir enregistré une hausse de 10,5% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et confirmé ses objectifs pour 2011. Edenred prenait 0,75% à 18,71 euros. La société française de services prépayés a confirmé son objectif de résultat d'exploitation courant annuel compris entre "340 et 360 millions d'euros", lors de la publication d'un chiffre d'affaires en hausse de 8,6% sur neuf mois. Soitec chutait de 15,38% à 3,88 euros. Le producteur de silicium sur isolant, un matériau servant à la fabrication des composants électroniques, a annoncé qu'il devrait enregistrer une perte opérationnelle au premier semestre, en dépit d'une hausse de 18,4% de ses ventes sur cette période. Londres: le Footsie-100 en baisse (-1,44%), les minières reculent La Bourse de Londres évoluait en nette baisse, dans la matinée, à l'image des autres marchés, les valeurs minières perdant du terrain après l'annonce d'un ralentissement de la croissance chinoise. L'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 78,2 points, soit 1,44% par rapport à la clôture de la veille, à 5358,5 points. Les minières étaient largement dans le rouge, à l'image d'Antofagasta (-5,01% à 1.021 pence), Rio Tinto (-4,30% à 3.160 pence), Xstrata (-4,27% à 908,5 pence) et Kazakhmys (-3,78% à 839,5 pence).La croissance de la Chine, grande consommatrice de matières premières et notamment de minerais, a ralenti à 9,1% au troisième trimestre, selon des chiffres publiés, hier.Les banques étaient également sous pression, notamment Standard Chartered (-4,51% à 1.364,5 pence), qui est très implantée en Asie. Le groupe de sécurité G4S restait à l'équilibre à 219,9 pence, au lendemain d'un plongeon de 22,10% après l'annonce d'un rachat pour 5,9 milliards d'euros du danois ISS afin de créer un géant mondial du service aux entreprises. Le groupe de restauration Whitbread était le seul à surnager, avec une modeste hausse de 0,25% à 1.630 pence, après de bons résultats semestriels. Tokyo finit en baisse de 1,55%, retour de la peur pour l'Europe La Bourse de Tokyo a terminé, hier, en baisse de 1,55% dans un marché très peu actif, les investisseurs n'espérant plus de solution définitive à la crise de la dette européenne lors du sommet de Bruxelles du 23 octobre.A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 137,69 points à 8741,91 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté diminué de 1,40%, abandonnant 10,64 points à 751,24 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,17 milliard d'actions échangées sur le premier marché, soit le plus faible volume d'échange enregistré en une séance depuis le début de l'année. Le Nikkei était remonté la veille à la faveur d'espoirs d'un règlement rapide des problèmes d'endettement européen qui font craindre une crise bancaire et un fort ralentissement économique mondial. Les actions des fabricants d'électronique ont perdu des plumes en conséquence: Sony 1,18% à 1588 yens, Panasonic 2,62% à 743 yens, Sharp 1,99% à 688 yens et Canon 1,73% à 3410 yens. Les constructeurs d'automobiles n'ont guère été mieux lotis: Toyota a baissé de 1,90% à 2579 yens et Nissan de 1,65% à 716 yens. Honda a en revanche repris 1,67% à 2368 yens, sur la fois d'un article de presse affirmant qu'il allait redémarrer dès mercredi son usine de motocyclettes de Bangkok, stoppée à cause des inondations en Thaïlande. La marque d'appareil photos et systèmes médicaux Olympus a encore plongé, cette fois de 8,87% à 1417 yens, quatre jours après le renvoi de son P-DG britannique qui accuse le président honoraire nippon du groupe d'avoir surfacturé des acquisitions réalisées entre 2006 et 2008. Le titre s'est effondré de 43% en trois séances. KDDI et Softbank ont chuté respectivement de 4,29% à 558'000 yens et de 2,94% à 2475 yens, après le dépôt d'une plainte à Tokyo par le groupe sud-coréen Samsung Electronics afin de faire interdire au Japon la vente de l'iPhone 4S d'Apple, que les deux groupes de télécommunication nippons commercialisent.