La volatilité excessive du taux de change de la monnaie japonaise, le yen, risque d'avoir des répercussions négatives sur la stabilité économique et financière mondiales, selon les affirmations des ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7. Le communiqué, rendu public hier par le G7, contient les inquiétudes et les appréhensions de ce groupe quant à cette volatilité du taux de change du yen. «Nous sommes inquiets de la récente volatilité excessive du taux de change du yen et de ses possibles implications négatives sur la stabilité économique et financière», lit-on dans le communiqué répercuté par les agences de presse. L'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon, qui constituent le club des pays riches, se disent «disponibles et ouverts à la coopération dans l'objectif de rétablir le calme et la stabilité sur les marchés». Les pays du G7 ont souligné dans leur communiqué qu'«ils poursuivront la surveillance attentive des marchés», de même que «la coopération d'une façon appropriée». Mais ces déclarations ne semblent pas avoir eu beaucoup d'échos, puisqu'«elles n'ont pas réussi à faire freiner l'élan du yen, et la Bourse de Tokyo a chuté de 6,36% en clôture, l'indice Nikkei atteignant son plus bas niveau depuis 1982». De plus, la diffusion de ce communiqué «a été faite au moment où les marchés boursiers de l'Europe et du nord de l'Amérique étaient fermés, ce qui lui a valu des critiques de la part de certains cambistes à Tokyo qui l'ont qualifié d'ailleurs de trop superficiel pour provoquer une réaction des marchés». Il faut signaler qu'hier encore les places boursières mondiales étaient dans leur globalité en déclin, «dans l'attente de nombreux indicateurs macro-économiques clés aux Etats-Unis, en Europe et au Japon». Les places boursières européennes étaient en forte baisse. Celle de Paris, «le CAC 40», chutait de 6,02%. Le Footsie de Londres perdait 4,88%, tandis que le Dax de Francfort lâchait 4,03%. Les Bourses de Madrid, de Milan et d'Amsterdam chutaient respectivement de 6,03%, de 5,51% et de 5,32%. En Suisse, la Bourse concédait 4,52%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 chutait de 5,34% et les transactions ont été suspendues en matinée à la Bourse de Bucarest peu après l'ouverture, après une baisse de près de 13% des 10 titres les plus liquides. Même les Bourses des pays du Nord étaient toutes en chute libre. A peine une heure après son ouverture, la Bourse de Stockholm accusait la plus forte chute, à -5,26%. Celle d'Oslo cédait 5,14%, et Copenhague était en baisse de 5,05%, alors qu'Helsinki reculait de 4,17%. Les marchés asiatiques ont connu cette même situation puisqu'en plus de l'effondrement historique de la Bourse de Tokyo de 6,36%, celle de Shanghai a chuté de 6,32%. La seule exception pour hier, la Bourse de Séoul qui a connu une hausse de 0,8%. En Inde, l'indice de la Bourse de Bombay plongeait de plus de 10% en séance, passant sous la barre des 8 000 points. Ce même cas de figure s'est reproduit dans les pays du Golfe, puisque le marché koweïtien cumulait des pertes de 2,6%, tandis que le marché saoudien, le plus important des pays arabes, a ouvert en petite hausse avant de plonger en perdant 3,8%. Le Dubai Financial Market, qui a connu une petite hausse de 0,26%, a connu un renversement de tendance et perdait à la mi-séance 1,9%. Les évolutions de la crise financière internationale et ses effets ne sont pas faciles à prévoir sur la durée selon les estimations des analystes. B. A.