Les compagnies d'assurance enregistrent à nouveau un déficit dans l'assurance automobile, du fait, en partie, de la hausse des accidents de la route et ne comptent pas baisser les bras pour décrocher une autre augmentation des tarifs. Le président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR) a fait un état des lieux de cette assurance pour laquelle les compagnies débourse " 26 milliards de dinars de remboursement sur 35 milliards du montant des remboursements des différents sinistres ". Amara Latrous trouve qu'il y a trop d'accidents chez nous. alors que le parc automobile n'est que de " 4,5 millions de véhicules, le nombre de morts pourrait atteindre, encore cette année, 4500, contre moins de 5000 en France qui compte 50 millions de voitures " a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Le déficit enregistré par l'assurance automobile qui ne représente que " 1,3 milliard de dinars du chiffre d'affaires des compagnies " donne lieu à un " déséquilibre " que le président de l'UAR illustre par ces chiffres." pour 100 dinars d'assurance payée les compagnies rembourse 200 dinars en cas de sinistre ". Les compagnies sont alors décidées, selon Amara Latrous, à relancer le dossier et comptent introduire une nouvelle demande pour augmenter les tarifs des assurances qui n'ont pas connu de hausse depuis deux ans. Cette demande est la deuxième que formuleront les compagnies après que la première eut été rejetée par le ministère des finances. Le président de l'UAR a précisé que le ministère a expliqué aux compagnies qu'elles peuvent compenser le déficit de l'assurance automobile par les autres assurances qui sont bénéficiaires. Justement à propos du chiffre d'affaires des compagnies d'assurance, la tendance est toujours vers la hausse et Amara Latrous n'exclut pas que le niveau de 2010 sera réalisé cette année. En langage de chiffres, il a souligné que la progression est de "6%, soit 90 milliards de dinars de chiffre d'affaires en 2010 contre 78 milliards en 2009 ". Le marché des assurances se porte ainsi mieux qu'en Europe, " d'où l'intérêt que le marché algérien suscite chez les investisseurs étrangers. Le président de l'UAR qui rappellera que les compagnies du secteur public sont majoritaires alors que le privé n'est représenté que par trois compagnies avec " 25 % des parts de marché, " a affirmé que de nouveaux investisseurs sont en lice même si ces derniers se montrent " prudents et préfèrent s'informer davantage sur la stabilité de la législation notamment ". Les étrangers sont toutefois intéressés par la "rentabilité du marché qui est aussi sous-exploité " a-t-il dit. L'arrivée des étrangers est perçue par le président de l'UAR comme une bonne chose pour le marché qui proposera de nouveaux service tels le tiers payant dans les accidents de la circulation où c'est l'assureur qui payera directement les réparations ou encore l'assistance à domicile ". Interrogé sur l'assurance contre les catastrophes naturelles ( Cat-nat), il a souligné qu'elle ne suscite pas l'engouement souhaité malgré une légère hausse ". En 2009 nous avons enregistré 1,2 milliard de dinars d'assurance Cat-nat et 1,5 milliard de dinars en 2010 ",a-t-il précisé. Le citoyen qui n'a pas encore acquis cette culture de contracter une assurance contre les catastrophes naturelles s'est vérifiée une nouvelle fois à El Bayadh où seulement " 600 personnes sont assurées et les dégâts importants de 1 milliard de dinars sont recensés chez ceux qui ne sont pas assurés, comme les entreprises publiques ", a-t-il déclaré.