L'assurance automobile, qui a arraché une part de marché de l'ordre de 42,7% (deuxième position après l'IARD), avec un taux de croissance de 23,4%, est déficitaire. L'assurance automobile obligatoire est même largement déficitaire, selon le président de l'Union des assureurs et des réassureurs (UAR), Amar Latrous, également P-DG de la Société algérienne des assurances (SAA) qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Selon M. Latrous, les compagnies d'assurances ont déboursé pas moins de 20 milliards de dinars pour couvrir les accidents de la route alors qu'elles ne devaient payer que 18 milliards de dinars ; un déficit de 2 milliards de dinars. Face à cette situation, l'UAR, par le biais de son représentant, propose d'augmenter les tarifs pour la partie responsabilité civile. «Aujourd'hui, la prime moyenne en assurance auto, autrement dit la responsabilité civile, ne coûte que 1 100 DA par véhicule ; c'est très peu par rapport aux accidents que l'on indemnise. C'est pourquoi nous avions [les compagnies d'assurances] demandé aux pouvoirs publics de voir comment réajuster à la hausse cette assurance obligatoire, de sorte à avoir un équilibre entre les ressources et les dépenses», a déclaré M. Latrous sur les ondes de la Chaîne III . Non sans avoir jugé au préalable que l'augmentation de 20% opérée ces deux dernières années pour la prime de la RC est insuffisante. D'où la nécessité d'aller vers un autre réajustement de l'ordre de 40% pour les deux prochaines années. Dans le cas contraire, l'assurance automobile restera toujours déficitaire face à l'augmentation des accidents corporels. En somme, pour l'UAR, la seule manière d'équilibrer les recettes et les dépenses est l'option de l'augmentation des tarifs. Des tarifs qui sont considérés comme étant élevés par les automobilistes. Lesquels trouvent souvent des difficultés à se faire rembourser, du fait des lenteurs bureaucratiques, l'excès de zèle de certains assureurs mais aussi au manque de moyens des compagnies d'assurances, dont la majorité a été pourtant touchée par un plan de modernisation dans le cadre de mise à niveau. Car, faut-il le noter, le marché des assurances en Algérie connaît toujours des lacunes et reste encore modeste, comparé aux potentialités du pays. Il ne représente que 0,6% du produit intérieur brut (PIB) même si le chiffre d'affaires enregistré en 2008 a atteint 1 milliard de dollars. S. I.