Les cours des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont dégringolé cette semaine, accélérant brutalement leurs pertes cette semaine, dans un marché extrêmement volatil, marqué par les incertitudes sur la gestion de la crise de la dette en zone euro. Les prix des métaux industriels ont connu une semaine fort chahutée, dans un marché où les inquiétudes sur la solidité de la demande mondiale restaient fortes, avivées par des indicateurs en demi-teinte aux Etats-Unis et en Chine, les deux premières économies de la planète. Ainsi, la Chine a annoncé mardi avoir enregistré au troisième trimestre un net ralentissement de sa croissance économique. Aux Etats-Unis, le rapport de conjoncture (Livre beige) de la banque centrale américaine (Fed) a quant à lui fait état mercredi d'une croissance "modeste" dans de "nombreuses régions" du pays. Mais "c'est surtout la situation de la zone euro qui a focalisé l'attention des investisseurs", a noté Edward Meir, du courtier MF Global. Les rumeurs se sont succédé avant un sommet de l'Union européenne (UE) dimanche à Bruxelles, sur fond de divergences entre Paris et Berlin sur le renforcement du Fonds de secours européen (FESF). "Le marché des métaux reste dominé par les doutes sur la capacité des dirigeants européens à contenir la crise des dettes souveraines, ce qui pousse les investisseurs à délaisser (les matières premières) pour obtenir les liquidités", a expliqué James Moore, de Fast Markets. Ces liquidités leur font cruellement défaut, à mesure que les banques européennes, frappées par la crise de confiance en zone euro, se voient contraintes de restreindre leurs condition de crédit. Dans ce contexte, les prix ont brusquement accéléré leur chute en milieu de semaine, cuivre et zinc s'effondrant de plus de 6% et l'aluminium de quelque 5% sur la seule séance de jeudi. Aluminium, zinc et plomb se sont effondrés à leurs plus bas niveaux de l'année. "Aucun facteur en particulier n'explique ce plongeon, si ce n'est la crise en zone euro qui entretient un très haut niveau d'incertitude. Mais cette baisse était exagérée, et dès la fin de semaine, les cours se sont repris" grâce à quelque achats à bon compte, ont observé les analystes de Commerzbank. Un rebond vigoureux, même, puisque le cours du cuivre a réussi cette semaine à effacer la majeure partie de ses pertes de la semaine d'avant. "Cette très forte volatilité devrait se tempérer si un semblant de clarté émerge des sommets européens, mais pour l'instant, les responsables européens paraissent plutôt chercher à gagner du temps", ce qui exacerbe la fébrilité du marché, a souligné Edward Meir. Aux Etats-Unis, le régulateur boursier américain CFTC a adopté mardi des règles limitant les positions que peuvent prendre les investisseurs spéculatifs sur les marchés des matières premières aux Etats-Unis. "Cela peut inciter des opérateurs à ajuster (leur stratégie), mais l'impact sur les prix à moyen terme devrait rester très limité", a estimé Michael Lewis, économiste de Deutsche Bank. Le CUIVRE reste soutenu par les tensions sur la production minière de métal rouge alors qu'en Indonésie, la mine géante de Grasberg (4% de l'offre mondiale) reste toujours paralysée par une grève, entamée mi-septembre. Sur l'ALUMINIUM, l'Institut international de l'aluminium (IAI) a fait état cette semaine d'une légère hausse de 1,2%, à 123.400 tonnes, de la production quotidienne mondiale - un niveau record selon Commerzbank. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7.163 dollars contre 7.511 dollars la semaine précédente à la même heure. L'aluminium valait 2.137 dollars la tonne contre 2.216 dollars. Le plomb valait 1.910 dollars la tonne contre 2.026 dollars. L'étain valait 21.799 dollars la tonne contre 21.950 dollars. Le nickel valait 18.850 dollars la tonne contre 18.851 dollars. Le zinc valait 1.815 dollars la tonne contre 1.921 dollars.