En cas d'accord, aujourd'hui, à Bruxelles, sur une décote importante de la dette grecque, le Premier ministre grec pourrait chercher à la faire approuver au parlement par une majorité élargie, dépassant le seul Pasok, a indiqué le ministre grec des Finances, hier. Tout accord devrait être approuvé par le parlement grec avec une majorité élargie si possible, a affirmé le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, publié, hier, dans un communiqué. Interrogé sur ce sujet à Bruxelles où il se trouve depuis samedi, le ministre a indiqué avoir informé les partis d'opposition grecs du cadre des négociations sur la réduction de dette, les questions posées, les priorités et les risques d'une décote, selon ce texte. Il est clair que de telles questions doivent être envisagées avec une grande responsabilité et par conséquent doivent être approuvées au parlement, si possible, avec une majorité élargie, non pas parce que cela est légalement prévu mais parce qu'il s'agit d'une question politique et nationale, a souligné M. Vénizélos. Néanmoins, hier, une source gouvernementale a exclu la possibilité d'élections anticipées. C'est exclu, il y a une majorité au parlement, a dit cette source, en réponse aux spéculations dans la presse grecque, hier, sur la possibilité d'élections anticipées. Le parti socialiste au pouvoir, le Pasok, possède actuellement 153 sièges sur les 300 du parlement grec. Selon la constitution, une majorité élargie requiert 180 voix. Or jusqu'à présent, en dépit des pressions des pays créanciers sur l'opposition pour former un accord de gouvernement, le Premier ministre socialiste s'est heurté à l'intransigeance des leaders des autres partis, en particulier de celui du principal parti d'opposition, Nouvelle-Démocratie (droite) qui refuse tout soutien, tout en montant dans les sondages. Sans se prononcer, le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, revenu pour la journée à Athènes afin d'informer le président Carolos Papoulias de l'avancée des négociations sur la stabilisation de la dette grecque, a appelé, hier, une nouvelle-fois au sang-froid et à l'unité de tous les partis grecs. Nous menons une bataille dure et difficile pour alléger la dette, a-t-il dit. J'espère que demain nous aurons des conclusions pour pouvoir tourner la page et progresser en tant que pays et en tant qu'Europe, a ajouté le Premier ministre, qui devait repartir en début d'après-midi pour Bruxelles. Hier, la presse grecque spéculait sur un effacement de 100 milliards d'euros de la dette sur fond d'élections (Ta Nea) tandis qu'Ethnos (centre-gauche) pariait sur un vote à 180 voix en novembre pour adopter un éventuel nouvel accord sur la dette. Kathimérini (libéral) titrait Importante décote et 180 voix. La dette s'élève actuellement à plus de 350 milliards d'euros, soit environ 160% du PIB grec. Les gouvernements de la zone euro se sont mis d'accord dimanche pour demander une importante décote, c'est-à-dire perte, aux banquiers qui possèdent des titres d'obligations grecques, une procédure, qui si, elle est acceptée par les banquiers, permettrait d'éviter un infamant défaut de paiement désordonné du pays. La difficulté est pour les Européens d'obtenir le feu vert des banques, au risque sinon de déclencher le paiement des CDS, ces assurances contre le risque de défaut de paiement. Un tel scénario serait favorable à ceux qui ont spéculé sur le sort de la Grèce et risquerait de provoquer un effet domino dans la zone euro. Papandréou appelle les banques à contribuer à l'effort Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a appelé, hier, les banques à contribuer à une solution au problème de la dette, déclarant que la Grèce attendait des conclusions du sommet de Bruxelles, où l'Europe doit assumer ses responsabilités dans une bataille difficile. C'est l'heure pour l'Europe d'assumer ses responsabilités et arrêter la crise qui est l'origine de l'insécurité de tous les peuples européens, a affirmé M. Papandréou à l'issue d'un entretien avec le président grec Carolos Papoulias à Athènes. M. Papandréou a appelé les banques à contribuer à trouver une solution à la crise de la dette. Nous souhaitons que les banques s'assainissent et investissent dans l'économie réelle, a-t-il ajouté. J'espère que demain nous aurons des conclusions pour pouvoir tourner la page et progresser en tant que pays et en tant qu'Europe, avait déclaré le Premier ministre en arrivant à la résidence présidentielle pour informer M. Papoulias de l'avancée des négociations en cours entre gouvernements et banquiers en vue d'une stabilisation de l'énorme dette du pays. Nous menons une bataille dure et difficile pour alléger la dette, a-t-il dit en souhaitant une nouvelle fois du sang-froid et l'unité de tous les partis grecs autour des mesures nécessaires pour y parvenir.