Elu à la présidence de la République française il y a à peine un mois, Nicolas Sarkozy se lance dans l'application des projets de la droite hexagonale vis-à-vis des communautés étrangères vivant sur le sol français. Deux jours après le succès que son parti, l'UMP, vient de réaliser au premier tour des législatives en raflant la majorité, le successeur de Jacques Chirac vient de mettre en exécution les plans de lutte contre l'immigration clandestine. En effet, dans quelques semaines, le gouvernement français compte présenter un projet de loi qu'on ne peut qualifier que de répressif à l'égard des communautés étrangères vivant en France. Selon le ministère chargé de l'immigration, "le gouvernement français compte présenter cet été, à la nouvelle Assemblée nationale, un nouveau projet de loi sur l'immigration, destiné à durcir le regroupement familial et à freiner les flux migratoires en France". Le texte de loi en question, remis hier au Conseil d'Etat par le ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, Brice Hortefeux, compte 14 articles. Dans sa globalité, le projet de loi oblige le membre d'une famille qui demande à rejoindre le territoire français "à bénéficier de la moitié de ressources financières dans son pays de résidence, d'une évaluation de son degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République". " L'autorité compétente (en France) organisera sur place une formation si nécessaire, précise le projet de loi qui sera l'un des premiers à être débattu cet été par la nouvelle Assemblée nationale", poursuit le communiqué. Selon le même texte, une " attestation de suivi doit permettre d'obtenir un visa de long séjour en France et, éventuellement, d'entamer une procédure de regroupement familial". Il est également exigé du demandeur de disposer de ressources financières pour prétendre au regroupement familial ". Ces ressources doivent être indexées sur la taille de la famille. Le minimum reste le SMIC et un plafond est fixé est un 1,2 fois le SMIC, selon ce texte de loi. Ce dernier propose, par ailleurs, " de créer un fichier des empreintes digitales et de la photographie des bénéficiaires de l'aide au retour ". Cette aide, peut atteindre les 5.000 euros pour chaque famille acceptant le rapatriement vers leurs pays d'origine. L'aide en question permet à des personnes en situation irrégulière de rentrer au pays d'origine pour y créer un projet. Toutefois, M. Hortefeux a déjà indiqué sa volonté de diminuer la part de l'immigration familiale pour encourager l'immigration économique, qui ne représente aujourd'hui que "7% des flux migratoires" vers la France. La création d'un ministère de l'Immigration et de l'identité nationale a été l'un des engagements pris lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Elle a provoqué de vives critiques de la part des partis de l'opposition, 's associations de défense des droits de l'Homme et d'historiens. Huit historiens de la future Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration (CNHI) ont démissionné récemment pour protester contre la création du ministère qui associe immigration et identité nationale.