La compagnie pétrolière norvégienne Statoil est parvenue à redresser sa production d'hydrocarbures au troisième trimestre, inversant la baisse observée depuis plus d'un an, mais ses résultats présentés, hier, restent en-deçà des attentes. Au cours du trimestre écoulé, le géant norvégien a dégagé un bénéfice net en baisse de 24,7%, à 10,4 milliards de couronnes (1,36 milliard d'euros) contre 13,8 milliards il y a un an. Inférieur aux 12,3 milliards attendus par les analystes cités par Dow Jones Newswires, le résultat a été plombé par un recul des gains financiers exceptionnels et par une augmentation des coûts fiscaux. Les comptes sont aussi plombés par une dépréciation de 4,8 milliards de couronnes essentiellement liée aux activités de raffinage, un secteur dans lequel le groupe s'attend à des marges toujours plus réduites. En revanche, le groupe a enfin réussi à inverser la tendance baissière de la production: celle-ci est en hausse significative, à 1,764 million de barils équivalent-pétrole par jour (mbep/j) contre 1,552 mbep/j il y a un an. Ce rebond a contribué à une nette amélioration (+39%) du résultat d'exploitation, également soutenu par l'augmentation du prix des hydrocarbures. Une fois converti en couronnes norvégiennes, le prix du pétrole a augmenté de 30% sur un an et celui du gaz naturel de 13%, a précisé Statoil dans son rapport. Le chiffre d'affaires ressort également en forte hausse (+32%), à 166,4 milliards de couronnes. Le trimestre écoulé a été marqué par une série de bonnes surprises concernant un nouveau gisement géant de la mer du Nord, Aldous/Avaldsnes, dont la taille a été revue en nette hausse. Ses réserves sont estimées entre 1,7 et 3,3 milliards de barils équivalent-pétrole (bep), ce qui pourrait en faire la troisième plus grosse découverte d'or noir de l'histoire norvégienne, un développé quasi inespéré dans cette région déjà largement explorée. Sa mise en exploitation dans les années à venir devrait permettre à Statoil d'atteindre son ambitieux objectif de production de 2,5 mbep/j en 2020. Détenu à 67% par l'Etat norvégien, Statoil compte aussi grandir dans les hydrocarbures non-conventionnels. Le 17 octobre, le groupe a annoncé une offre d'achat amicale de 4,7 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) sur l'américain Brigham Exploration Company qui lui permettra, si elle aboutit, à d'énormes gisements d'huile de schiste dans le bassin de Williston dans les Etats du Dakota du Nord et du Montana.