Gr�ce au cours �lev� de l'or noir, la manne dont b�n�ficie la Norv�ge, troisi�me exportateur mondial de brut, ne cesse d'augmenter et contribue � doper la croissance du royaume. Le ministre de l'Economie et des Finances, le conservateur Per-Kristian Foss, a revu � la hausse ses pr�visions pour l'ann�e en cours concernant la croissance de l'�conomie "continentale" (hors hydrocarbures et transport maritime). Estim� � 3,1% lors de la pr�sentation du budget initial, � l'automne 2004, ce taux est d�sormais �valu� � 3,6 %. Cette progression s'explique par une forte consommation int�rieure, un secteur immobilier en expansion et un d�veloppement plus important que pr�vu des investissements dans le secteur p�trolier. Dirig�e par le chr�tien-populaire Kjell Magne Bondevik depuis l'automne 2001, la coalition en place est pourtant en mauvaise posture avant le scrutin de septembre. Selon les derniers sondages, elle serait largement battue par les travaillistes et leurs alli�s de gauche. D'ici l�, il est probable, selon les analystes financiers, que le gouvernement accepte de creuser un peu plus le d�ficit pour faire adopter son budget au Parlement, o� il est ultraminoritaire (62 si�ges sur 165). Mais il aurait pu se montrer nettement plus d�pensier. "Il n'a pas succomb� � la tentation de placer quelques milliards de plus sur la table en cette ann�e �lectorale", s'est r�joui Oeystein Doerum, chef �conomiste � la banque DnB NOR. Le d�ficit budg�taire est enti�rement couvert par les recettes p�troli�res qui, pour le reste, sont vers�es dans un fonds sp�cial, aliment� depuis la seconde moiti� des ann�es 1990 pour financer la p�riode de l'apr�s-p�trole. Gr�ce � la hausse du cours du brut, les versements pr�vus cette ann�e seront sup�rieurs de 56 milliards de couronnes (6,9 milliards d'euros) � ceux anticip�s par la loi de finances initiale. C'est l'�quivalent de 32,1 milliards d'euros qui iront gonfler ce "fonds p�trolier" en 2005, selon le minist�re des Finances. Celui-ci table sur un cours moyen de 46,70 dollars par baril. Au total, � la fin de l'ann�e, cette cagnotte devrait atteindre 160,5 milliards d'euros ! En d�pit des retomb�es de cette manne, l'�conomie norv�gienne ne devrait pas conna�tre de flamb�e des prix : l'inflation devrait rester sous contr�le, � 1 % en 2005 (contre 0,3 % en 2004). Le ch�mage, en baisse, a touch� 3,6 % de la population active en avril. ...mais n'est pas exempte d'affaires scabreuses La sortie en langue norv�gienne du livre d'Eva Joly — Est-ce dans ce monde-l� que nous voulons vivre ?— a �t� brillamment illustr�e par un scandale financier qui a touch� la compagnie p�troli�re norv�gienne Statoil. En deux semaines, Statoil a perdu trois hauts dirigeants : apr�s les d�parts du pr�sident du conseil d'administration et du directeur de l'exploration, c'est au tour d'Olav Fjell de d�missionner de son poste de directeur g�n�ral. Statoil est en effet soup�onn� de corruption lors d'un contrat de gaz remport� en Iran. Elle aurait vers� une commission occulte de 15,5 millions de dollars � un consultant de Londres pour obtenir des contrats en Iran o� Statoil d�veloppe un important gisement gazier. Cette crise est la plus importante que traverse Statoil depuis sa privatisation partielle en 2001. Selon le quotidien national norv�gien Aftenposten, Statoil a conclu en juin 2002, un contrat de conseil pour le d�veloppement de l'activit� du groupe en Iran, d'une dur�e de dix ans, avec la soci�t� Horton Investments. L'accord financier �tait de 115 millions de couronnes, soit 9 223 000 euros. Horton Investments appartient � un homme d'affaires anglo-iranien Abbas Yazdi, qui vit en exil. La soci�t� est enregistr�e dans un paradis fiscal aux Cara�bes. Et un des conseillers de Statoil est Mehdi Hashemi Rafsanjani (le fils de l'ex-pr�sident d'Iran), directeur d'une des filiales de la compagnie p�troli�re Nioc, un des partenaires de Statoil en Iran. Suite � ces r�v�lations, l'accord a �t� annul� et la compagnie Statoil est mise en examen pour corruption.