Près de 12 milliards de dollars de profits au 2ème trimestre pour ExxonMobil, quasiment autant pour Shell. Les grandes compagnies pétrolières pulvérisent leurs records à la faveur des prix du baril. Le pétrole cher, aux alentours des 127 dollars jeudi, semble donc ravir les majors de l'or noir. En effet, à l'heure des bilans trimestriels, les plus grandes compagnies affichent, les unes après les autres, des résultats faramineux, grâce à leurs divisions "amont", c'est-à-dire celles qui englobe l'exploration et la production. ExxonMobil, le géant américain, qui publie ses résultats, jeudi 31 juillet, a enregistré au deuxième trimestre, un bénéfice en hausse de 14 %, à 11,68 milliards de dollars. Son bénéfice par action atteint 2,22 dollars, soit un peu moins que ce qu'attendaient les marchés, qui tablaient sur 2,52 dollars. Son chiffre d'affaires a bondi de 40 %, à 138,07 milliards de dollars. De son côté, le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, qui a publié ses résultats le même jour, a enregistré une hausse de 33 % de son bénéfice net part du groupe au deuxième trimestre, à 11,556 milliards de dollars. Si sa production de pétrole a baissé de 1,6 % et celle de gaz liquéfié naturel de 5 %, son chiffre d'affaires, lui, s'est monté à 131,419 milliards de dollars, en hausse de 55 % grâce à l'augmentation des prix du baril. Même situation pour le britannique BP, qui avait annoncé ses résultats mardi 29 juillet, et dont le bénéfice net a augmenté de 28 % au deuxième trimestre, à plus de 9 milliards de dollars, malgré une stagnation de sa production. BP a commercialisé un baril en moyenne à 109,95 dollars au deuxième trimestre, contre 62,58 dollars un an auparavant, soit une hausse de prix de 75,7 %. Quant au groupe pétrolier italien Eni, il a dégagé un bénéfice net de 52 % à 3,44 milliards d'euros, alors que sa production moyenne d'hydrocarbures, elle, s'est élevée à 1,77 million de barils par jour sur le trimestre, soit une hausse de 2,1 %. Toujours grâce à la flambée du brut, la compagnie pétrolière française Total avait annoncé pour l'exercice de son premier trimestre, mercredi 7 mai, un bénéfice net ajusté en hausse de 9 %, à 3,254 milliards d'euros. En dollars, son résultat progressait même de 24 %. C'est la 3e année consécutive que l'on entend parler des bénéfices toujours plus important des majors du pétrole. Il faut savoir en effet que, durant ces trois dernières années, les chiffres d'affaires et bénéfices des compagnies pétrolières se chiffrent en milliards de dollars. En 2007, Exxon Mobil a dégagé un bénéfice net de 40.6 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 116.64 milliards de dollars. Royal Dutch Shell a dégagé un bénéfice net de 31.33 milliards de dollars. Total, quand à lui, a dégagé qu'un bénéfice net 16.7 milliards de dollars. Au total, les 5 plus grandes sociétés pétrolières ont dégagé un bénéfice total de 100 milliards de dollars en 2007. La grande partie des bénéfices est ainsi reversée aux actionnaires, au moment où l'industrie pétrolière souffre de sous investissement. Les lourds investissements requis par la mise en place des différentes infrastructures pétrolières ont souvent été subventionnés par des fonds publics. Les bénéfices qui ont ensuite pu être générés ont largement profité aux grandes compagnies pétrolières, qui disposent désormais d'une capacité financière impressionnante. Cela ne les empêchent pas de faire appel aux subventions publiques pour la création d'infrastructures supplémentaires, pourtant elles auraient les moyens de les assumer par elles-mêmes en constituant des consortiums (ce qu'elles font pour la construction d'oléoducs, par exemple). Les compagnies pétrolières ont donc une forte capacité d'investissement, mais elles bénéficient surtout de faveurs gouvernementales (subventions, baisses d'impôts, exonération de taxes…).