la Thaïlande, premier exportateur de riz au monde, aurait perdu un quart de sa production à cause des inondations. Le prix de la tonne de riz thaï pourrait, par conséquent, grimper de 34% après le déficit. Ceci mettra un peu plus de pression sur les prix alimentaires mondiaux. En effet, depuis le début des inondations monstres qui touchent la Thaïlande, le prix de référence de la tonne de riz blanc thaï est passé de 519 dollars à 622 en moins de quatre mois et selon les prédiction des investisseurs et exportateurs, cette inflation risque de perdurer lorsque les eaux se seront retirées. Les graves pertes que subit la Thaïlande sur ses récoltes, l'empêcheront inévitablement de respecter ses promesses à l'export. D'après les premières estimations gouvernementales de ce vendredi, 1,6 million d'hectares seraient déjà détruits par les eaux. Près d'un quart de la production a disparu, ce qui ramène les prévisions de production du pays à 19 millions de tonnes, contre 25 millions jusqu'ici. Le responsable du département de l'Agriculture du pays, Apichart Jongsakul, explique : " Les 6 millions perdus ne sont qu'une première estimation. Nous devrons mener une autre après la décrue". La Thaïlande s'appuie sur sa deuxième récolte de l'année pour assurer ses arrières. Mais, les eaux menacent, encore une fois, de faire des ravages sur les récoltes. Les inondations ont, en effet, détruit les greniers des fermiers où étaient stockées les graines, ce qui pourrait signifier une baisse des récoltes. Pour l'heure, aucune information n'a filtré sur les pertes de cette deuxième récolte. Cette baisse des récoltes, associée à la concrétisation d'une promesse électorale de subvention des prix aux producteurs renseignent bien sur la flambée envisagée sur le marché. Aussi, cette poussée est, par ailleurs accentuée par des baisses de production dans les pays voisins. Grenier à riz, où les paysans assurent jusqu'à trois récoltes par an, le delta du Mékong dans le sud du Vietnam a déjà fait état d'une perte de quelque 6000 hectares de riz. Des surfaces estimées à plus de 99.000 hecars sont menacées, explique-t-on encore. Le Cambodge n'est pas en reste, puisque, apprend-on, plus de 330.000 hectares de riz sont, dont un tiers sont détruits, si l'on se fie aux informations communiquées par le ministère de l'Agriculture, qui craint, par ailleurs, que ses objectifs d'un surplus de 3 millions de tonnes cette année ne puissent être atteints. A moindres impact, la catastrophe a tout de même provoqué la perte de plus de 60.000 hectares de riz au Laos. Au Honduras, 64% des cultures de riz ont été détruits par les inondations, alors qu'au Costa Rica, ce sont quelques 8000 hectares qui ont disparu. Idem au Panama, où 157.000 quintaux de riz sont menacés. Cette situation pousse déjà les gros importateurs à se tourner vers le riz indien. L'Inde, qui n'exportait plus de riz depuis quatre ans, a autorisé la livraison de 2 tonnes de ce produit en septembre. Selon les investisseurs, ce dernier est bien moins cher que le thaïlandais ou le vietnamien, puisqu'il se négocie entre 460 et 470 dollars la tonne. Les pressions sur les produits alimentaires, à moyen terme, sur le marché font craindre le pire à l'ONU, alors que le riz reste l'aliment de base pour près de la moitié de la population mondiale. "L'ensemble de la région va désormais souffrir de la hausse des prix alimentaires puisque les récoltes potentielles ont été dévastées. Les dégâts sont très importants cette année et il faudra du temps pour que les gens reprennent une vie normale", a déploré Margareta Wahlstrom, représentante du secrétaire général de l'ONU pour la prévention des catastrophes.