Lors de son passage, hier, au forum d'El Moudjahid, M. Hasni Tewfik, PDG de NEAL, est revenu sur sa participation à la récente conférence internationale sur l'énergie, organisée à Paris par la Russie et l'Unesco et consacrée aux défis énergétiques auxquels fait face la communauté internationale, notamment le financement du développement durable. A l'occasion, M. Hasni a rappelé l'appel du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, aux participants de la conférence internationale sur l'énergie à "passer des engagements à l'action". Selon le PDG de Neal, cette question du financement constitue la pierre angulaire de la démarche pour, effectivement, arriver à des résultats à même de relever les défis du développement durable. L'invité du forum a précisé que la transparence des financements constitue la clé du développement durable. A ce titre, il a souligné qu'il fallait trouver d'autres formes de financements plus adéquates. Selon lui, il faudra abandonner les aides financières et aller plutôt vers les investissements, lesquels permettront l'émergence, dans les pays en voie de développement, d'une industrie capable de relever les défis. Pour illustrer les carences du financement, M. Hasni a indiqué que sur les 30 milliards de dollars représentant le marché des droits d'émission en 2006, seuls 100 millions de dollars ont bénéficié au PED. Cette disparité est expliquée par le fait que les droits d'émission s'échangent entre les entreprises d'un même pays et souvent d'un pays développé. Ce qui ressort de cette illustration est que c'est souvent les plus grands pollueurs qui profitent des millions engrangés par les droits d'émission. Pour faire avancer les choses, M. Hasni a souligné que la priorité est de savoir d'abord comment faire pour que les pollueurs soient les payeurs. Dans cette conjoncture mondiale dominée par les inquiétudes sur l'avenir de la planète à cause des changements climatiques et de la pénurie d'énergie, les énergies nouvelles s'imposent comme le palliatif par excellence. Si pour l'Europe le nucléaire et le charbon se présentent comme une alternative, pour l'Afrique en général et l'Algérie en particulier, le solaire thermique semble la source d'énergie la mieux indiquée d'autant qu'elle s'impose comme étant la moins chère. Pour ce qui de l'Algérie, son potentiel solaire reste le plus important de tout le bassin méditerranéen avec 169 440 TW heure/an, soit 5000 fois la consommation algérienne en électricité et 60 fois la consommation de l'Europe. C'est à ce titre qu'elle ambitionne de développer le secteur de l'énergie solaire à hauteur de 6 % d'ici 2015. Cette ambition s'est matérialisée avec le lancement d'un méga projet de création d'un technopôle solaire et d'une centrale hybride solaire/gaz située à Hassi R'mel, d'une capacité de 150 MW/an. Les coûts des programmes liés aux énergies nouvelles sont certes énormes, mais selon M. Hasni, la rente pétrolière devrait permettre de financer ces projets qui, à leur tour, permettront de diminuer la dépendance de l'Algérie des énergies fossiles.