Les défis énergétiques auxquels fait face la communauté internationale étaient au cœur des débats de la conférence internationale organisée jeudi à Paris par le ministère de l'Industrie et de l'Energie de la Russie en collaboration avec l'Unesco. Cette conférence de deux jours et qui avait pour thème "l'énergie dans un monde en mutation", a porté, notamment, sur la contribution de la science au développement des énergies durables et sur l'accès à l'énergie. Le directeur général de l'Unesco, M. Matsuura Koichiro, a souligné, à l'occasion, que "l'énergie est un outil essentiel du développement durable" mais que la forte demande énergétique mondiale conjuguée à l'accroissement démographique de la planète devrait amener le monde à "de nouveaux comportements et modes de consommation pour bien gérer la ressource énergétique". Selon lui, "le caractère mondial de ce problème nécessite la mise en place de nouvelles stratégies fondées sur une recherche scientifique plus poussée". Il a, à ce titre, appelé à "un changement de nos modes de pensée, à repenser l'éducation" et à "établir un lien entre la science et la décision politique". Le DG de l'Unesco a également soulevé la question de "la pauvreté énergétique" qui creuse les écarts de développement entre pays détenteurs de ressources fossiles et renouvelables énergétiques et les autres. "La communauté internationale a une responsabilité éthique", a-t-il dit pour appeler à une répartition plus équitable dans la consommation énergétique. De son côté, le ministre russe de l'Energie, M. Victor Khristenko, a plaidé pour l'ouverture d'un "dialogue énergétique mondial", pour mettre en place "une stratégie commune qui devrait dépasser la seule vision pragmatique et économique". "Le dialogue est essentiel", a-t-il martelé, appelant au "refus de la politisation et de la militarisation du marché mondial de l'énergie". Il a aussi souligné la nécessité d'une politique mondiale "de partenariats", citant l'exemple du dernier forum à Doha où "les principes d'une action commune sur le marché du gaz" ont été évoqués. Le ministre russe a, par ailleurs, considéré la répartition équitable dans la consommation énergétique comme "le premier grand défi". Parlant de "misère énergétique", M. Khristenko a souligné que "sans ressource énergétique, le développement des pays pauvres est impossible". Il a ainsi plaidé pour "une plus grande justice dans la répartition mondiale de la ressource énergétique" posée comme facteur fondamental du développement. Le second défi, a-t-il ajouté, est le développement des énergies renouvelables, segment dans lequel "il faut faire des avancées résolues". Le troisième défi est "la diffusion de la connaissance", a-t-il conclu, proposant la création d'un "système international d'échange des connaissances" pour la maîtrise de la ressource énergétique. A cet égard, il a aussi proposé la mise en place, au sein de l'Unesco, d'un "fonds mondial des technologies des énergies futures". Le commissaire européen à l'Energie, M. Andris Pielbags, a, pour sa part, focalisé les défis énergétiques mondiaux autour de la question du réchauffement climatique. Il a souligné la nécessité "d'une nouvelle révolution industrielle" fondée sur "de nouvelles technologies" pour pouvoir rationaliser la consommation des énergies fossiles et promouvoir celle des énergies dites propres. Il a également estimé que "l'UE doit établir des relations de partenariat" avec, notamment, l'Afrique. Il a annoncé une prochaine conférence euro-africaine sur la coopération énergétique ciblant les investissements dans ce secteur et le développement des énergies renouvelables. Pour rappel, cette conférence a regroupé 13 ministres et une quinzaine d'organismes internationaux venus d'une soixantaine de pays, dont l'Algérie représentée par M. Hasni Tewfik, le PDG de NEAL.