Carlos, de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez, s'est déclaré "révolutionnaire de profession" à l'ouverture, hier, de son procès devant la cour d'assises spéciale de Paris, qui doit le juger pour quatre attentats qui ont fait en France 11 morts et près de 150 blessés il y a près de trente ans. "Je suis révolutionnaire de profession", a répondu l'accusé, visiblement détendu, au président de la cour d'assises, Olivier Leurent, qui a commencé l'audience par l'interrogatoire d'identité de l'accusé. Le procès s'était ouvert peu après 10H15. Une soixantaine de journalistes français et étrangers remplissaient les bancs de la presse, tandis qu'un public hétéroclite tentait d'accéder à la prestigieuse salle d'audience. Parmi eux, Dieudonné, par ailleurs président du comité de soutien au "Commandant Carlos". L'humoriste controversé dit soutenir la "Révolution" de Carlos et réclame l'extradition vers son pays d'origine du ressortissant vénézuélien: "il est temps qu'il rentre chez lui" et que les magistrats statuent dans le sens d'un "apaisement général". Au début de l'audience, une demi-douzaine d'avocats, dont certains venants de barreaux étrangers, s'étaient placés devant le box de Carlos, afin de pouvoir communiquer au mieux avec leur client. Un peu déboussolées, quelques parties civiles faisaient face à l'accusé, à dix mètres seulement de son box. Ilich Ramirez Sanchez, qui a revendiqué dans un entretien publié, la veille, dans un quotidien vénézuélien plus d'une centaine d'attaques qui auraient fait entre "1 500 et 2 000 morts", conteste les quatre attentats qui lui sont imputés par la justice française. Interpellé au Soudan en août 1994, ce ressortissant vénézuélien n'a pas quitté depuis les prisons françaises. Reconnu coupable en 1997, à l'issue d'un premier procès, du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers, il a déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.