La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a souligné, avant-hier, que les Etats-Unis sont prêts à coopérer avec les islamistes vainqueurs du scrutin tunisien du 23 octobre dernier, en ajoutant que les islamistes ne sont pas tous les mêmes. Devant le NDI, un groupe de défense de la démocratie, Mme Clinton a promis, dans un discours, que l'Amérique travaillera avec les responsable du parti Ennahda qui, selon elle, doivent persuader les partis laïcs à coopérer avec eux. La chef de la diplomatie américaine a rappelé qu'Ennahda avait promis de respecter les libertés religieuses et les droits des femmes. Elle a aussi souligné que de nombreux partis d'inspiration religieuse dans le monde s'inscrivaient normalement dans le jeu démocratique. L'idée que des musulmans pratiquants ne peuvent s'épanouir dans une démocratie est insultante, dangereuse et fausse, a-t-elle assuré. Mme Clinton a énuméré les critères à respecter par tout parti respectant la démocratie: rejet de la violence, adhésion à l'Etat de droit et respect des libertés, respect des droit des femmes et des minorités, acceptation des défaites électorales et refus d'attiser les tensions religieuses. En d'autres termes, a-t-elle conclu, la façon dont les partis se nomment a moins d'importance à nos yeux que ce qu'ils font réellement. La secrétaire d'Etat a aussi assuré que les Etats-Unis continueraient de soutenir le printemps arabe malgré l'incertitude des transitions en cours. Nous reconnaissons aujourd'hui que le véritable choix est entre la réforme et les troubles, a-t-elle déclaré, en se disant consciente du scepticisme des peuples arabes envers l'Amérique. Pendant des années, les dictateurs ont dit à leurs peuples qu'ils devaient accepter des autocrates pour éviter des extrémistes. Trop souvent, nous acceptions nous-mêmes ce raisonnement, a expliqué la secrétaire d'Etat. Hillary Clinton a enfin répété que les bouleversements de 2011 rendaient plus urgent encore d'arriver à la paix entre Israël et les Palestiniens. Pour les deux parties, mettre les efforts de paix entre parenthèses pendant le printemps arabe serait de courte vue, a-t-elle mis en garde. L'administration Obama, de son côté, travaille à obtenir cette paix tous les jours, malgré tous les revers. Mais, Washington répondra aussi aux menaces contre la paix régionale, qu'elles émanent de dictatures ou de démocraties.