le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a estimé, hier, que la décision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie est un pas dangereux, excluant cependant une intervention étrangère en raison de l'opposition russe et chinoise. le ministre ajoute que la Syrie paie le prix de ses positions fermes mais elle ne fléchira pas et sortira plus forte, assurant que les complots ourdis contre la Syrie échoueront, tout en affirmant que la syrie n'est pas la Libye et que le scénario libyen ne se répètera pas, qualifiant les évènements en Syrie de différents. Il poursuit d'un autre point de vue, concernant la Russie qui selon lui veut jouer un rôle efficace dans le dialogue qui va se tenir (entre le pouvoir syrien et les opposants) qui serait en fin de compte un point positif. Remerciant la Russie et la Chine, il assure être convaincu qu'ils ne changeront pas de positions en vue d'une coordination et d'une consultations avec eux. Samedi dernier, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunions et l'a menacée de sanctions, un camouflet sévère pour Damas, en raison du refus du régime d'appliquer comme promis le plan arabe de sortie de crise. Cette mesure, qui doit prendre effet demain, a été votée par 18 des 22 pays membres de la Ligue. Ce plan prévoit l'arrêt des violences, la libérations des détenus, le retrait des forces armées des villes et la libre circulation de la presse dans le pays. Depuis le début mi-mars de la contestation contre le président Bachar al-Assad, les violences ont fait, selon l'ONU, plus de 3.500 morts. Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, des dizaines de civils ont été tués, dont plus de 120 pour la seule région de Homs (centre), depuis le 2 novembre dernier, date à laquelle la Syrie a affirmé accepter sans réserves le plan arabe. La Chine a exhorté aujourd'hui la Syrie à mettre en oeuvre le plan arabe, tout en se gardant de soutenir d'éventuelles sanctions contre le régime de Damas. Et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a condamné aujourd'hui la décision de la Ligue arabe à l'égard de la Syrie, la jugeant incorrecte. Après la décision de la Ligue arabe, des centaines de partisans du régime ont attaqué samedi soir les ambassades saoudienne, qatarie et turque à Damas, ainsi que des missions diplomatiques turques et françaises à Lattaquié (nord-ouest) et Alep (nord), entraînant de vives protestations internationales. Avant-hier, des dizaines de milliers de fidèles du président Assad se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la décision arabe, aux cris de Le peuple veut Bachar al-Assad. D'autre part, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a estimé que La Syrie se dirige vers la fin de la crise qui la secoue depuis la mi-mars, assurant que la crise en Syrie ne s'amplifie pas. Il aurait également présenté les excuses de son pays pour les attaques menées contre les missions diplomatiques et exprime l'espoir que cela ne se répètera pas. l'UE va sanctionner 18 personnes et geler des crédits L'Union européenne a décidé aujourd'hui d'étendre ses sanctions contre le régime syrien à 18 personnes, essentiellement des militaires, et de geler des prêts européens pour le pays en raison de la poursuite de la répression. Un accord préliminaire a été conclu à ce sujet entre représentants des pays de l'UE et doit être formellement validé par les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles. Ces mesures surviennent peu après la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie qui aurait aussi prévenu que l'organisation panarabe étudiait désormais la mise en place d'un mécanisme pour protéger les civils en Syrie. Par ailleurs, des experts se réunissent aujourd'hui au siège de l'institution au Caire à ce sujet. Les sanctions européennes visant 18 nouvelles personnes concernent un gel d'avoirs et une interdiction de visa en Europe. L'UE avait déjà pris de telles mesures à l'encontre de 56 personnes en Syrie jugées responsables de la répression des manifestations de contestataires du régime. Elle a aussi gelé les avoirs de 19 organisations ou entreprises soupçonnées de soutenir le pouvoir en place à Damas, y compris la Commercial Bank of Syria. L'Union européenne a décidé aussi de geler des crédits de la Banque européenne d'investissement (BEI) en Syrie. Ces nouvelles sanctions consistent à suspendre tout nouveau crédit de la BEI, ainsi qu'à geler le versement de toute nouvelle tranche des crédits en cours et à cesser toute assistance technique (financement d'études de faisabilité, audits etc...). La BEI a accordé entre 1978 et 2010 plus de 1,7 milliard d'euros de prêts à la Syrie, dont plus de la moitié dans le secteur de l'énergie. Elle a été dotée pour la période 2007-2013 d'une enveloppe de plus de 10,7 milliards d'euros pour financer des projets dans neuf pays partenaires méditerranéens, dont la Syrie. En 2009, la BEI avait ainsi accordé des prêts de 275 millions d'euros au secteur de l'électricité syrien et de 50 millions pour la remise en état d'infrastructures urbaines. En 2010, elle a signé des contrats de 55 millions d'euros pour la mise en place d'infrastructures de traitement des eaux, et de 130 millions d'euros pour moderniser et développer le secteur des soins de santé. A son arrivée aujoud'hui à Bruxelles, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a plaidé en faveur d'un durcissement des sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. “Il est très important que nous envisagions des mesures additionnelles afin d'accroître la pression contre le régime d'Assad”, a-t-il déclaré. Au total, l'Europe a déjà adopté sept séries de sanctions contre Damas, notamment un embargo sur les armes et les livraisons de pétrole. La Russie condamne la suspension de la Syrie de la Ligue arabe Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a condamné aujoud'hui la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie, jugeant cette mesure incorrecte, ajoutant que ceux qui ont pris cette décision ont perdu une véritable opportunité de rendre la situation plus transparente. sans apporter plus de précisions, Il ajoute qu'il y aurait quelqu'un qui fait tout pour que les Syriens ne parviennent pas à un accord entre eux, a-t-il ajouté. Lors d'une réunion au Caire, après l'accord de 18 des 22 pays de la Ligue, cette organisation a annoncé samedi dernier que Damas allait être suspendue de ses instances à compter du 16 novembre pour ne pas avoir mis en oeuvre un plan d'apaisement en Syrie mis au point par la Ligue arabe. La Syrie a contesté cette suspension à laquelle se sont aussi opposés le Liban, l'Irak et le Yémen, mais qui a été soutenue notamment par les riches monarchies du Golfe, dont l'Arabie Saoudite et le Qatar. M. Lavrov a, par ailleurs, ajouté que des représentants du Conseil national syrien, qui représente l'opposition, doivent se rendre à Moscou aujourd'hui. Les pays occidentaux réclament le départ du président Bachar al-Assad en raison de la répression qui a fait, selon les Nations unies, plus de 3.500 morts depuis le 15 mars dernier en Syrie. Début octobre, le président Dmitri Medvedev avait pour sa part appelé pour la première fois le président syrien à accepter des réformes ou à démissionner. Mais la Russie s'oppose à toute résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, insistant sur la nécessité du dialogue et faisant porter une part de la responsabilité des violences à l'opposition. Le roi de Jordanie appelle Bachar al-Assad à quitter le pouvoir Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé, aujourd'hui, le président syrien Bachar al-Assad, confronté à une révolte populaire depuis la mi-mars, à quitter le pouvoir. Se mettant à sa place, il assure qu'il aurait quitté le pouvoir, et s'assurerais que son successeur soit capable de changer le statu quo auquel les syriens assistent. Si Bachar al-Assad, avait à cœur l'intérêt de son pays, il devrait démissionner, mais il devrait aussi créer les conditions nécessaires pour une nouvelle phase de la vie politique syrienne, a ajouté le roi de Jordanie, pays voisin de la Syrie.