L'Algérie ne rappellera pas son ambassadeur en Syrie, a affirmé dimanche à Alger le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui a appelé a «activer» l'initiative arabe sur le terrain pour le règlement de la crise syrienne et éviter ainsi une ingérence étrangère dans ce pays. «L'ambassadeur d'Algérie en Syrie et l'ambassadeur de Syrie en Algérie sont tous les deux les bienvenus et ils vont continuer à travailler dans un esprit le plus fraternel et le plus positif qui soit», a déclaré M. Medelci lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec son homologue égyptien. Pour le chef de la diplomatie algérienne, il n'est pas question pour l'Algérie de mettre en oeuvre la disposition de la Ligue arabe qui concerne le rappel des ambassadeurs arabes accrédités en Syrie et qui «permet d'ailleurs à chaque pays de prendre sa décision de manière souveraine». «Bien au contraire, plus que jamais le moment est aujourd'hui au renforcement de la relation avec le gouvernement syrien pour mettre en oeuvre plus concrètement encore le plan que nous avons adopté le 2 novembre dernier au niveau de la Ligue arabe», a expliqué le ministre. M. Medelci a, en outre, relevé que l'Algérie a voté en faveur de la décision de suspension de la participation syrienne aux activités de la Ligue arabe conformément à la décision de la Commission ministérielle arabe dont elle est membre. «Nous souhaitons que le gouvernement syrien réponde aux attentes arabes quant à l'arrêt immédiat de la violence en Syrie afin d'œuvrer à un règlement arabo-syrien» de la crise actuelle, a ajouté M. Medelci. Dans ce cadre, il a appelé à «activer» l'initiative arabe sur le terrain pour le règlement de la crise syrienne afin d'éviter définitivement toute ingérence étrangère en Syrie. «Il y a une conviction au niveau arabe quant au nécessaire retour au calme en Syrie et à la sortie de crise par le dialogue entre tous les Syriens», a affirmé M. Medelci. L'initiative arabe réclame l'arrêt de la violence, le retrait des chars des villes syriennes, la libération des détenus et un dialogue entre les autorités syriennes et l'opposition. Le Conseil de la Ligue arabe avait décidé samedi, lors de sa réunion extraordinaire au niveau des ministres des Affaires étrangères, de suspendre la participation des délégations syriennes aux activités de la Ligue jusqu'à la mise en oeuvre des clauses de l'initiative arabe. La position de la commission ministérielle sur la Syrie est «une position unifiée» qui sera soumise au Conseil de la Ligue arabe, a indiqué M.Medelci, ajoutant qu'on avait oeuvré pour que la décision finale arabe «garantisse qu'il n'y ait pas d'intervention étrangère en Syrie». Soulignant la nécessité pour les membres de la commission ministérielle arabe d'écouter les deux parties (gouvernement syrien et opposition) pour avoir une idée précise sur ce qui se passe dans ce pays, le ministre a affirmé que le gouvernement syrien est «responsable de ce qui se passe en Syrie». «Nous attendons de lui qu'il prenne toutes les dispositions nécessaires pour l'arrêt de la violence», a-t-il ajouté.