Après les affrontements de la semaine dernière entre les partisans de la majorité présidentielle et de l'opposition, respectivement à Mbuji-Mayi, à Lubumbashi et à Goma, on assiste sans cesse aux actes d'intolérance et d'intimidation entre les partisans de ces deux camps. A quinze jours seulement des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC), prévues le 28 novembre prochain, la tension reste encore vive sur la scène politique congolaise. Au cours de sa campagne électorale dans la province du Bandundu, le candidat Vital Kamerhe et sa suite ont été victimes de jet des pierres de la part de des jeunes gens visiblement manipulés par certains acteurs politiques originaires de la province. A Kinshasa, dans la commune de Ngiri Ngiri, deux candidats députés ont été agressés par des "Pomba", entendez, des jeunes sportifs drogués, au motif qu'ils n'ont pas libéré de l'argent après leur communication. On note la destruction des affiches des candidats, des injures et explications musclées sur les plateaux de certaines chaînes de télévision entre les partisans de la Majorité présidentielle et ceux de l'opposition. A ce bric à brac électoral teintée d'un climat de violence s' ajoutent des discours démagogiques tenus par des candidats qui, comme d'habitudes promettent monts et merveilles à ceux qui viennent écouter leurs messages. Le climat politique pré-électoral suscite les inquiétudes de la communauté internationale, en l'occurrence, les principaux partenaires de la RDC qui ont decidé, depuis quelques jours, de passer à la vitesse supérieure, en tirant la sonnette d'alarme. Le 11 novembre dernier, les Etats-Unis a condamné les appels récents à la violence et autres discours incendiaires. le porte-parole adjoint du Département d'Etat Mark Torner aurait même indiqué que Les élections présidentielles et législatives en RDC sont une étape importante pour la démocratie congolaise et devraient être une opportunité permettant aux congolais d'exprimer leur volonté collective d'une manière paisible et responsable. Il a fait remarquer que les actions irresponsables, telles que l'incitation à la violence et la proclamation de la victoire avant le scrutin, sapent le processus électoral et sont fondamentalement anti-démocratiques. le porte- parole du Département D'Etat conclu finalement que le gouvernement des Etats-Unis réitère son soutien à ses partenaires congolais s'attelant à tenir des élections transparentes, crédibles et participatives dans lesquelles la volonté du peuple s'exprime pacifiquement. En France, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes a également exprimé ses inquiétudes. Paris a exprimé le voeu que les acteurs du processus électoral, à commencer par les candidats eux-mêmes, privilégient le dialogue politique pour trouver une solution à leurs différends. A Bruxelles, le ministre belge des Affaires étrangères Steven Vanackere et le ministre de la Coopération au développement Olivier Chastel ont déploré, dans un communiqué publié le 9 novembre dernier, les incidents violents qui ont entaché le début de la campagne électorale en RDC. Dans ce contexte, les ministres belges trouvent inacceptables que la culture de la violence puisse émailler le processus électoral. Ils ont appelé tous les acteurs politiques à prendre leurs responsabilités, à mener campagne pacifiquement, et à se soumettre au verdict des urnes.