Amnesty International, qui se présente comme une ONG qui défend les droits de l'Homme, sous l'appellation de droits humains, et le respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et qui milite notamment pour la libération des prisonniers d'opinion, l'abolition de la peine de mort et de la torture et l'arrêt des crimes politiques a dressé, hier, un sombre bilan du régime du président Ilham Aliev en Azerbaïdjan, l'accusant de consolider un pouvoir autoritaire, de violer les libertés publiques et de criminaliser les agissements de l'opposition. l'ONG de défense des droits de l'homme a relevé que ces dernières années, le gouvernement a consolidé ses règles autoritaires et son contrôle sur la vie publique en adoptant de nombreuses lois et en renforçant les mesures pour harceler et intimider ceux, toujours une petite minorité, qui osent faire part de leur point de vue critique. Amnesty accuse également cette ancienne république soviétique de réprimer les manifestations, d'abuser de la force contre ceux qui prennent part à des rassemblements non autorisés, de restreindre la liberté des médias, de harceler les défenseurs des droits de l'homme et les blogueurs défendant la démocratie et de réprimer les groupes de défense des droits de l'homme. Amnesty International estime par la même occasion que les manifestations pacifiques ont effectivement été criminalisées. L'Azerbaïdjan, pays du Caucase riche en hydrocarbures, va cependant être au centre de l'attention en mois de mai prochain, lorsqu'il accueillera le concours international de la chanson Eurovision, après la victoire l'an dernier du duo azerbaïdjanais Ell et Nikki. Des organisations de défense des droits de l'homme ont d'ores et déjà annoncé vouloir profiter de cet évènement pour attirer l'attention sur les violations des principes démocratiques dans le pays, via une campagne en ligne dénommée Chanter pour la démocratie. Mais, de leur côté, les autorités rejettent systématiquement les accusations d'autoritarisme et entretiennent de bonnes relations avec l'Occident, qui courtise ce pays à majorité musulmane pour ses richesses en hydrocarbures. Dans son rapport, Amnesty International met particulièrement en exergue deux cas d'opposants condamnés en mai à la prison après avoir appelé sur les réseaux sociaux sur Internet à un soulèvement à l'image de ceux qui ont secoué le monde arabe. Amnesty a déploré que les nouveaux canaux pour exercer la liberté d'expression, tels l'Internet et les médias sociaux, ont aussi été pris d'assaut. Cette année, plusieurs manifestations de l'opposition ont été dispersées par la police antiémeutes et de nombreux militants ont été interpellés, alors qu'ils tentaient de manifester contre le régime du président Ilham Aliev, qui a succédé à son père en 2003 et a été réélu en 2008 pour un deuxième quinquennat. L'année suivante, il a obtenu par référendum la levée de la limitation de l'exercice du pouvoir à deux mandats présidentiels consécutifs. Rien qu'avant-hier, la police azerbaïdjanaise a battu et interpellé une dizaine de militants dans la capitale Bakou, qui manifestaient pour défendre la liberté de rassemblement. Amnesty International a indiqué considérer comme prisonniers de conscience 17 militants condamnés dans le cadre d'affaires liées aux manifestations. Les arrestations et les condamnations ont resserré les vis sur les mouvements de protestation naissants et envoyé un message sévère à ceux qui pensaient peut-être les rejoindre.