Six ONG françaises et sahraouies ont dénoncé “les condamnations iniques” prononcées dernièrement par la cour d'appel d'Agadir contre les défenseurs sahraouis des droits de l'Homme et souligné la nécessité de “protéger le droit des Sahraouis d'exprimer leur opinion sans crainte de représailles”. “Nous dénonçons ces condamnations iniques par des tribunaux des forces d'occupation qui n'ont aucune légitimité. Nous alertons une nouvelle fois les autorités françaises, européennes et internationales pour faire cesser le harcèlement judiciaire des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme et protéger le droit des Sahraouis d'exprimer pacifiquement leur opinion sans crainte de représailles”, ont souligné ces six ONG, dans un communiqué publié, hier, à Paris. Le communiqué rappelle que “la cour d'appel d'Agadir a confirmé le 24 juin, et même, dans certains cas, aggravé les peines de prison infligées en première instance à des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme dont certains ont mené une très longue grève de la faim”. “Leurs avocats et les observateurs internationaux, espagnols et français, présents au procès, ont noté qu'ils n'ont pas été interrogés sur les faits et que la cour d'appel les a traités comme des prisonniers de droit commun et avec mépris en refusant de les considérer comme des prisonniers politiques. Certains prisonniers ont fait état de tortures, mais les examens médicaux leur ont été refusés”, précisent les six ONG. Le communiqué précise, en outre, qu'“à l'annonce de la sentence, les familles des prisonniers, des étudiants et des responsables d'associations marocaines et sahraouies des droits de l'homme ont tenu un sit-in dans la salle d'audience en scandant "pas d'alternative à l'autodétermination" avant d'être violemment expulsés par les forces policières et militaires très présentes. “Les autorités marocaines veulent clairement signifier à la communauté internationale quelles n'ont aucune intention de respecter les résolutions des Nations unies, ni les conventions internationales sur la protection des défenseurs des droits de l'Homme”, ont-elles ajouté. Elles considèrent qu'“il est urgent que les Nations unies mettent en place un mécanisme spécial de surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés, comme l'ont demandé les associations internationales Human Rights Watch et Amnesty international ainsi que la délégation ad hoc du Parlement européen”. “Nous sommes décidés à poursuivre nos actions pour l'arrêt de la répression, la libération des prisonniers politiques sahraouis et l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous l'égide des Nations unies car il n'y aura pas de solution au conflit du Sahara occidental sans respect de la légalité internationale fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes”, ont réaffirmé ces mêmes ONG. Les signataires du communiqué sont respectivement l'Association des Amis de la RASD (AARASD), l'Association des familles de prisonniers et de disparus sahraouis (Afapredesa), l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (Afaspa), le Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), le Droit Solidarité (DS) et Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).