Le président du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), José Kaitanu Amaida, estime que la lutte antiterroriste n'est pas l'affaire d'un seul pays, bien au contraire ce combat demande l'implication de tous les pays et la conjugaison des efforts. Cette coopération est plus que nécessaire dans la région du Sahel où El Qaida au Maghreb islamique (AQMI) est une " menace sérieuse ". Pour le président du CAERT, le " terrorisme est actif dans la région du Sahel mais la menace est partout et il n'y a pas que l'Aqmi car on a vu que le groupe nigérian Bocom Haram attaque où il veut c'est pour ça que je dis que personne n'est à l'abri de la menace terroriste ". Autre point sur lequel. José Kaitanu Amaida a insisté lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale le paiement des rançons qu'il faut impérativement interdire. " C'est une contradiction de lutter contre le terrorisme et payer à la fois des rançons pour libérer les otages car cela contribue au financement des groupes terroristes " a-t-il dit, précisant que les pays africains sont arrivés à un consensus sur la criminalisation du paiement des rançons. A propos des autres pays, il souligne que certaines difficultés subsistent, ce qui les empêche d'emboîter le pas aux pays africains et il s'agit, entre autre de " pressions exercées sur le lectorat ". José Kaitanu Amaida a, par ailleurs, mis en avant le rôle important de l'Algérie dans la lutte antiterroriste et sa diplomatie qui a réussi à rassembler plusieurs pays autour de la question de la lutte antiterroriste comme c'est le cas de la réunion d'Alger qui a regroupé, depuis hier, " 29 pays dont l'Union européenne et les Etats-Unis ". Ce forum informel dénote de l'engagement des pays à coopérer avec les pays du champ qui sont l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Le président du CAERT a souligné, à ce propos, que ces pays disposent de moyens pour lutter contre le terrorisme mais restent " insuffisants ". Interrogé sur la circulation des armes dans la région du Sahel, notamment après la guerre en Libye, il a affirmé qu'il y a en effet des " raisons de s'inquiéter ". " Il y a des armes lourdes qui se sont retrouvées au sahel et c'est justement un grand défi qui attend la communauté internationale de quantifier ces armes, mais cela demande des documents et des témoignages pour avoir une idée précise ". José Kaitanu Amaida réitère ainsi son appel à la mise en place d'instruments pour le partage de l'information que détiennent notamment les Américains. Le président du CAERT fonde un espoir de voir la question réglée une fois la Libye dotée d'un gouvernement, tout en précisant que la priorité de " désarmer les groupes dans ce pays qui demanderont certainement une contrepartie ".