Photo : APS Par Hasna Yacoub L'assistance des puissances occidentales aux pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ne doit pas dégénérer en une ingérence étrangère dans les affaires de ces Etats, a indiqué hier le directeur par intérim du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), M. Lies Boukraa, en marge d'un atelier régional organisé par le CAERT en collaboration avec l'ambassade du Canada en Algérie, sur «la fourniture d'assistance en matière d'enquête sur le financement du terrorisme». M. Boukraa a précisé à l'APS que «le terrorisme est une menace transnationale qui nécessite une coopération de toute la communauté internationale, mais cette coopération doit se faire en fonction des besoins exprimés par les pays les plus touchés par cette menace. Elle ne doit pas, non plus, dégénérer en ingérence», ajoutant que cette coopération doit se faire dans un cadre «explicite, clair et permanent». Car, comme l'a indiqué ce responsable, l'ingérence étrangère peut «compliquer l'équation sécuritaire». Reconnaissant que l'assistance des pays puissants est nécessaire, M. Boukraa insistera sur le fait que cette assistance doit se faire en fonction des besoins exprimés. Abordant les derniers développements dans la région sahélo-saharienne, le redéploiement d'El Qaïda au Maghreb islamique et ses dernières opérations de kidnapping, M. Boukraa a déclaré que l'Union africaine et la communauté internationale qui ont décidé de faire de la lutte antiterroriste «une des toutes premières priorités» sont décidées à coopérer afin de mieux riposter. Il reste seulement «à préciser les conditions d'une coopération fructueuse et profitable pour l'ensemble des partenaires concernés». A ce propos, l'intervenant a requis trois exigences : une volonté politique de combattre le terrorisme, une commune détermination de la menace et une stratégie cohérente et conséquente de lutte contre ce fléau transnational. Abondant dans son sens, l'ambassadeur du Canada, M. Patrick Parisot, a souligné que «l'AQMI est le groupe terroriste le plus actif en Afrique du Nord et constitue, de ce fait, une importante menace pour les intérêts algériens et occidentaux dans la région». Il a affiché la détermination du Canada à coopérer «avec l'Algérie et les pays de la région du Sahel» dans cette lutte. Le diplomate a reconnu que «seule une action véritablement multidisciplinaire mobilisant la diplomatie, les forces armées, le renseignement, la sécurité et l'application de la loi, ainsi que les Douanes, les services d'immigration et d'autres organismes, serait efficace». Selon ce responsable, «l'ONU possède toutes les qualités voulues pour susciter un consensus universel permettant de répondre, de manière inclusive et efficace, à la menace globale du terrorisme international». Précisons enfin que le but de cet atelier est la formation d'enquêteurs spécialisés dans la lutte contre le financement du terrorisme, corollaire du blanchiment d'argent, des kidnappings, le racket, la contrebande ou encore le trafic de drogue. L'échange d'informations et de renseignements constitue donc la meilleure formule pour lutter contre le terrorisme.