Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, après un nouvel échec du parti de la chancelière Angela Merkel à des élections locales, qui risque d'ajouter un obstacle supplémentaire sur le chemin, laborieux, d'une solution à la crise de la dette souveraine en zone euro. L'incapacité des ministres de la zone euro à trouver une solution à la crise, lors d'une réunion en Pologne ce week-end, pèse sur la devise européenne et a pénalisé les places boursières asiatiques, hier matin. Le ministre des Finances grec Evangélos Vénizélos devait passer, hier après midi, un grand oral téléphonique face aux créanciers du pays, l'Union européenne et le FMI, qui réclament de nouvelles mesures d'économies. Toutes les valeurs à Francfort étaient dans le rouge. L'indice CAC 40 reculait de 2,15% à 2.965,91 points. Londres lâchait 1,48%, Francfort 1,83% et Milan 1,66%. L'indice paneuropéen, EuroStoxx 50, perdait 2,07%. Les valeurs bancaires accusent la plus forte baisse sectorielle en Europe, l'indice Stoxx perdant 2,55%. A Paris, Société générale perd 4,01%, BNP Paribas 2,07%. Plus forte baisse de l'indice, Michelin chute de 4,37%, Morgan Stanley ayant dégradé le titre de surpondérer à sous-pondérer. ArcelorMittal perd 3,97%. Crédit suisse a abaissé son objectif de cours de 49 dollars à 35 dollars. Safran, qui fait ses premiers pas dans le CAC 40, perd 1,1%. Le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans, référence la zone euro, se détend de 3 points à 1,83%. Paris déplore l'incapacité des Européens à enrayer la crise La Bourse de Paris se montrait à nouveau très pessimiste, après quelques heures de l'ouverture, hier, sur la crise de la dette en zone euro, dépitée par l'absence d'avancées sur le sauvetage de la Grèce à l'issue d'une réunion qui a mis en lumière les divisions des responsables européens. Le CAC 40 perdait 2,87% soit 86,91 points à 2944,17 points, dans un volume d'échanges de 810 millions d'euros. Le marché parisien à l'image des autres places boursières européennes, repartait en nette baisse, après une semaine où il a gagné 1,90%. Les valeurs à suivre à la Bourse de Paris * BANQUES - La chute des banques à la Bourse de Paris et les doutes sur leur solidité menacent l'économie en déprimant les ménages et en poussant les entreprises à différer leurs embauches et leurs investissements, estiment des analystes et des professionnels. Les banques françaises se sont engagées à échanger plus de 90% des obligations grecques qu'elles détiennent actuellement dans le cadre du second plan d'aide à la Grèce décidé fin juillet, a déclaré vendredi le ministre de l'Economie, François Baroin. Voir aussi Les scénarios d'une recapitalisation bancaire en Europe Par ailleurs, la banque allemande IKB a annoncé vendredi soir qu'elle avait réglé un contentieux de trois ans avec Crédit Agricole et le rehausseur de crédit américain Financial Guaranty Insurance Company (FGIC) au sujet de pertes subies durant la crise financière. * SANOFI a annoncé, hier matin, que la justice américaine s'était prononcée en faveur de Sanofi US dans le litige qui l'opposait à Sun Pharmaceuticals sur certaines versions génériques d'Eloxatine (oxaliplatine). Eloxatine conserve son exclusivité sur le marché américain jusqu'au 9 août 2012, indique Sanofi. * TECHNIP a annoncé avoir remporté auprès de Petobras un contrat de fourniture de services d'ingénierie de base et d'avant-projet détaillé pour un nouveau complexe d`engrais qui sera situé à Uberaba, dans l'Etat de Minas Gerais, au Brésil. * EADS - Le Qatar est intéressé par l'achat à Daimler d'une participation de 7,5% dans EADS, écrit Der Spiegel, avant-hier. * ABC ARBITRAGE a amélioré son résultat net au premier semestre malgré les faibles volumes et la volatilité limitée des marchés au cours de la période et aborde la deuxième partie de l'année avec confiance et prudence, a déclaré son P-DG, Dominique Ceolin. Hors CAC 40, NicOx s'envolait (+14,81% à 1,27 euro). Une étude préliminaire semble montrer l'efficacité de l'oxyde nitrique (substance chimique sur laquelle NicOx a assis son développement) pour réduire les effets secondaires de certaines statines utilisées pour réduire le taux de cholestérol. Francfort: le Dax perd plus de 3% L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort accentuait ses pertes à l'ouverture, hier, et lâchait 3,03% à 5404,51 points vers 09h27 GMT, dans un contexte de défiance généralisé sur la gestion européenne du dossier grec. Toutes les Bourses européennes piquaient du nez à la même heure, déçues après une réunion des ministres des finances européens qui n'a débouché sur aucune mesure concrète pour la Grèce, pas plus que sur un signal d'unité face à la crise de le dette. Les banques n'étaient comme d'habitude pas bien vaillantes dans ce contexte d'inquiétudes sur la Grèce, Deutsche Bank lâchant 3,59% à 24,20 euros et Commerzbank 4,25% à 1,69 euro. Le laboratoire Merck KGaA perdait moins que le Dax (-1,29% à 58,76 euros) après avoir annoncé l'acquisition des droits de développement d'un nouveau traitement de la sclérose en plaques. A Londres: le Footsie-100 en baisse La Bourse de Londres évoluait en nette baisse, hier matin, plombée par les valeurs bancaires, après une réunion européenne en Pologne marquée par des désaccords persistants et une absence de progrès sur l'aide à la Grèce. L'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 74,84 points, soit 1,39% par rapport à la clôture de vendredi, à 5293,57 points. Les banques étaient en net recul, avec Royal Bank of Scotland (-5,97% à 22,82 pence), Barclays (-5,63% à 154,2 pence) et Lloyds Banking Group (-4,46% à 34,206 pence), qui a annoncé, hier, le départ prochain de son directeur financier. "Les banques se portent mal, après un nouvelle réunion des ministres de la zone euro sans résultat lors du week-end", a commenté Chris Purdy, analyste chez Spreadex. L'Europe s'est une nouvelle fois distinguée par ses désaccords face à la crise de la dette lors d'une réunion sous haute tension en Pologne, où aucun progrès n'a été réalisé sur l'aide à la Grèce, tandis que les relations avec Washington tournent au vinaigre. Les minières étaient aussi dans le rouge, à l'image d'Antofagasta (-4,15% à 1246 pence), Fresnillo (-3,13% à 1823 pence), Rio Tinto (-3,12% à 3512 pence) et Kazakhmys (-3,33% à 1017 pence).