Les Bourses européennes s'apprêtaient à vivre une nouvelle séance fébrile, hier, dans des marchés toujours très inquiets d'une propagation de la crise de la dette en zone euro, malgré la formation imminente d'un gouvernement en Italie. A l'ouverture, toutes les places financières du Vieux Continent s'affichaient en baisse avant d'inverser la tendance rapidement. Peu après l'ouverture, la Bourse de Paris avançait de 0,14%, Milan de 1,19% et Madrid de 0,65%. Londres et Francfort étaient encore dans le rouge mais réduisaient nettement leurs pertes avec des reculs respectifs de 0,20% et 0,25%. Dans ce climat de grande inquiétude, les marchés asiatiques ont fini en berne, la Bourse de Tokyo perdant 0,92%, Hong Kong -2% et Shanghai -2,48%. Outre-Atlantique, la Bourse de New York a réussi, avant-hier soir, à tirer son épingle du jeu en terminant dans le vert grâce à la publication d'indicateurs économiques montrant la bonne tenue de la consommation dans le pays. La séance d'hier, risquait de tourner au vinaigre, et d'être à nouveau rythmée par les tensions que connaît depuis quelques jours le marché obligataire en zone euro, où les taux d'emprunt de nombreux pays s'envolent, signe de craintes d'une propagation de la crise de la dette. L'ex-commissaire européen Mario Monti, a rencontré en fin de matinée le président de la République Giorgio Napolitano pour accepter la charge de chef du gouvernement et lui remettre en même temps la liste de ses ministres. Dès aujourd'hui, le gouvernement italien pourrait se présenter au Parlement, au Sénat le matin et à la Chambre des députés, pour un vote de confiance. Paris: le CAC 40 tente de rebondir après deux séances de baisse La Bourse de Paris évoluait en légère hausse (+0,26%), hier, dans les premiers échanges, essayant de rebondir après deux jours de baisse, sur fond de craintes d'une propagation de la crise de la dette en zone euro. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 7,92 points à 3057,05 points. Le marché parisien avait pourtant du mal à faire fi des incertitudes issues des problèmes de dette en zone euro. Les valeurs financières, en première ligne des craintes en zone euro, hésitaient sur la direction à suivre, à l'image du marché. BNP Paribas prenait 0,07% à 30,00 euros, Crédit Agricole 0,80% à 4,67 euros et Société Générale 1,95% à 18,00 euros. Plusieurs résultats animaient le marché parisien. Vivendi prenait 3,10% à 15,96 euros, malgré une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfice pour l'année et le quatrième trimestre en raison de l'accroissement de la fiscalité. Le bénéfice net du groupe, bien qu'en baisse au troisième trimestre, est toutefois supérieur aux attentes. Bouygues perdait 1,47% à 23,81 euros malgré un bénéfice net en hausse au troisième trimestre et une légère révision à la hausse de sa prévision de chiffre d'affaires pour 2011. Les publications de Jacquet Metal Service (+0,84% à 8,85 euros), Interparfums (+0,57% à 21,00 euros) et de Rodriguez (+3,85% à 2,97 euros) étaient bien reçues au contraire de celle de Soitec (-1,54% à 3,51 euros). Foncière ParisFrance bondissait de 6,38% à 108,50 euros. La société, objet d'une offre publique d'achat hostile des assureurs Allianz et Covea, a proposé de racheter jusqu'au quart de son capital, à des conditions financières supérieures à celles proposées par ses assaillants. De son côté, Capgemini (-1,26% à 27,41 euros) souffrait d'un abaissement de recommandation sur son titre à "neutre", contre "surpondérer" auparavant, par HSBC. Enfin, Areva (-0,10% à 20,26 euros) et EDF (-4,12% à 19,88 euros) étaient malmenés, alors que certains points de l'accord entre le PS et EELV, en cas de victoire de la gauche à la présidentielle de 2012, pourraient leur être défavorables. Suisses : ouverture stable du SMI La Bourse suisse naviguait autour de son niveau de la veille, hier, dans les premiers échanges. Les investisseurs sont toujours sur la réserve en raison de la crise de la dette de la zone euro, mais se montrent un peu plus confiants au vu de l'évolution politique en Italie et en Grèce. Grâce aux défensives, le SMI a réussi à clôturer dans le vert la veille. Aujourd'hui on assiste à une réaction technique pour certaines valeurs malmenées hier. Les achats de titres défensifs continuent aussi à soutenir le marché, indiquent des observateurs. Dans les premiers échanges, le SMI grappillait 0,09% à 5669,93 points. Le SLI cédait 0,14% à 851,92 points alors que le SPI prenait 0,03% à 5148,53 points. Les supports intraday se situent à 5620, 5515, 5550 et 5515 points et les résistances à 5700 et 5730 points, d'un point de vue technique. Bâloise (action -4,3%) se retrouvait sous le feu des projecteurs après son avertissement sur résultats. Le groupe d'assurance a procédé à des correctifs de valeur sur les titres d'Etat grecs, sur le goodwill en Croatie et sur les actions. Au niveau opérationnel, les activités évoluent bien et la solvabilité est également excellente. La politique de dividende actuelle est maintenue, selon l'assureur. Helvetia sur le marché élargi perdait 1,4%, et Vaudoise restait de marbre. Sur le SMI/SLI, les autres valeurs de la branche perdaient aussi du terrain. Swiss Re se repliait de 0,8% à 48,55 franc et Swiss Life de 0,7%. ZFS tirait son épingle du jeu et montait de 0,2%. Nomura a rétrogradé le réassureur à "neutral", avec un objectif de cours à 60 franc. KBW a confirmé sa recommandation "underperform", tout en relevant l'objectif de cours à 67 (60) franc. Transocean (-2,0%) reculait aussi passablement. Les intervenants mettent ces pertes au compte du récent rapport de flotte, dans lequel la société de forage en haute mer fait état d'une augmentation des jours sans activité. Adecco (+1,7% à 38,05 franc) parvenait à faire les plus importantes avancées de cours en pourcentage. Le titre a profité du relèvement de recommandation à "overweight" et de l'objectif de cours à 59 franc par HSBC. Après des achats de suite, Nobel Biocare (+0,7%), Nestlé (+0,5%) et Holcim (+0,2%) progressaient. Le titre UBS (+0,3%) était recherché à un bas niveau. Les défensives Novartis (+0,2%) et Roche (+1%) soutenaient quelque peu l'indice. Sur le marché élargi, l'exploitant de boutiques hors-taxe Dufry (+1,1%) et le groupe immobilier, hôtelier et de loisirs Orascom Development Holding (+1,2%) ont présenté leurs chiffres sur les neuf premiers mois. Dufry a dépassé les prévisions du consensus en tout point. Le management n'a toutefois, comme à son habitude, pas communiqué de perspective concrète. En revanche, Orascom a fortement pâti des événements politiques en Egypte et dans le monde arabe et a fait état d'une perte nette. Les investisseurs s'attendaient apparemment à une situation pire que celle-là. Francfort: le Dax en hausse mais reste nerveux sur la zone euro Après un début de séance difficile, la Bourse de Francfort partait en hausse, hier, mais restait très nerveuse quant à la situation en zone euro. L'indice Dax des trente valeurs vedettes de la place financière allemande gagnait 0,64% à 5971,07 points et le MDax des valeurs moyennes 0,55% à 8946,25 points. Le Dax avait ouvert en recul de 1%. "Les marchés restent sur le qui vive", relevait Christian Schmidt, de la banque Helaba. Côté valeurs, Infineon buvait le bouillon (-4,39% à 6,16 euros) après avoir dévoilé le détail de ses résultats de son exercice décalé terminé fin septembre. Le fabricant de semi-conducteurs a vu son bénéfice net fondre de 68% sur les trois derniers mois, et a détaillé des prévisions peu encourageantes pour les douze mois à venir. Il table notamment sur "un recul de quelques pour cent" de son chiffre d'affaires. Bayer était solidement ancré dans le vert (+1,88% à 48,13 euros), après l'annonce de ses plans de développement en Asie, le marché sur lequel se concentrent tous les espoirs du secteur de la chimie. Le groupe rhénan vise une croissance de son chiffre d'affaires de 60% en Asie d'ici 2015, en investissant 1,8 milliard d'euros dans des usines dans la région. Fresenius reculait de 0,8% à 72,89 euros tandis que sa filiale Fresenius Medical Care (FMC), également inscrite sur le Dax, prenait 0,82% à 51,9 euros. La maison mère a annoncé mercredi qu'elle allait procéder au rachat de 3,5 millions d'actions du capital flottant de FMC, pour environ 180 millions d'euros. Fresenius évitera ainsi de descendre momentanément sous les 30% des droits de vote, ce qui l'obligerait par la suite à lancer une offre sur l'ensemble du capital, un effet de la loi allemande. Fresenius compte racheter les actions graduellement sur le marché, pour un volume égal à environ quatre ou cinq jours d'échanges à Francfort, et l'opération "devrait avoir un effet minimal sur le prix des actions" de FMC, a-t-il précisé. Bourse de Tokyo clôture en baisse de 0,92% à cause du yen fort La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en baisse de 0,92%. La vigueur renouvelée du yen a pesé sur les actions des groupes exportateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 78,77 points à 8463,16 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté diminué de 0,93%, cédant 6,80 points à 724,11 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,26 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les inquiétudes quant à la crise d'endettement européenne ont entraîné une rechute de l'euro. La devise européenne a coté moins de 104 yens en séance contre plus de 105 yens ces derniers jours.
