“Pour gérer les risques d'infection dans nos hôpitaux, il nous faut la formation du personnel médical et paramédical aux bonnes pratiques d'hygiène hospitalières”, a déclaré, avant- hier, le Professeur Soukehal, à l'occasion de la 3e journée de formation et d'échanges, organisée par la société Nosoclean, à Constantine. Les infections nosocomiales représentent un danger pour la santé publique dans notre pays. Sur 100 malades hospitalisés, 14 contractent des infections nosocomiales, selon les statistiques du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. “Le risque d'attraper des virus ou des germes de toutes sortes dans un hôpital est très élevé”, a précisé le conférencier. Le docteur Timsiline, directeur général de Nosoclean, connu pour sa lutte antimicrobienne a, quant à lui, mis en exergue le coût de la prise en charge d'un malade surinfecté qui s'élève selon lui, à 8 000 dinars, ce qui est énorme, d'où l'urgence de mettre en place des mesures de prévention au niveau des hôpitaux et de promouvoir les bonnes pratiques en matière d'hygiène hospitalière. Cette question a, en effet, été évoquée tout au long de la journée, par les intervenants, qui ont regretté le fait que les médecins et les infirmiers n'ont pas le réflexe de se laver les mains. Cette journée a regroupé un grand nombre d'experts nationaux qui ont abordé différents aspects réglementaires ainsi que l'application des directives du ministère de la Santé en matière de gestion du risque infectieux dans nos hôpitaux. “C'est un geste simple, l'utilisation des solutions hydro- alcooliques qui sont des solutions antiseptiques cutanées employées pour assurer l'hygiène des mains, notamment lors des soins médicaux et paramédicaux, mais il faut bien le faire”, insiste le Professeur. Soukeha, expert au comité national de lutte contre les infections liées aux soins MSPRH. “Les infections transmises par les mains représentent 50 à 60% des infections nosocomiales”, affirme-t-il. Et d'ajouter que “c'est à ce niveau qu'il y a lieu d'agir en urgence”. “Dans notre pays, on s'occupe du traitement médical du patient, alors que les équipements en matière d'hygiène hospitalière sont aussi importants”. “Dans les pays développés, ils sont arrivés à adapter les blocs opératoires au matériel utilisé pour l'hygiène de l'équipe médicale”, précise encore le conférencier. Le traitement des dispositifs médicaux en endoscopie, entre réglementation et nouveaux défis est un autre sujet abordé par le professeur Timsiline, alors que le professeur Soukehal a annoncé qu'avant la fin de l'année en cours, une journée d'étude sera tenue à Constantine sur l'intoxication alimentaire dans les cités universitaires, où l'étudiant mange des plats dont l'hygiène laisse à désirer.